L'opposition syrienne a dénoncé vendredi un "massacre" dans un village sunnite au coeur du pays alaouite, la minorité dont est issu le président Bachar al-Assad, tandis que les Etats-Unis envisageaient pour la première fois publiquement d'armer les rebelles. Les combats ont gagné jeudi pour la première fois la ville portuaire de Banias, dans la province de Tartous qui constitue avec celle voisine de Lattaquié le coeur du pays alaouite où des analystes envisagent le scénario d'un repli du président en cas de chute du régime. "Le régime n'autorisera pas la présence de rebelles dans cette région", note ainsi Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui a rapporté la mort d'au moins 50 personnes, en grande majorité des civils, au cours de cette première journée d'affrontements. L'ONG précise que ces décès sont le résultat d'exécutions sommaires et de bombardements dans le village de Bayda, bourg sunnite à la périphérie sud de Banias. La Coalition de l'opposition syrienne a dénoncé un "massacre à grande échelle", notamment de femmes et d'enfants, alors que l'armée et ses supplétifs ont "tué par balle, poignardé ou brûlé" leurs victimes, selon l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources militaires et médicales. En appelant à la Ligue arabe et aux Nations unies, l'opposition a accusé le régime de "crimes de guerre et de génocide", tandis que l'OSDH ajoutait que "des dizaines de civils de Bayda" étaient portés disparus. "On ne sait pas s'ils ont été arrêtés, tués ou s'ils ont fui", a précisé l'ONG. De son côté, le régime a affirmé avoir tué des "terroristes" à Bayda et dans d'autres régions habitées par des sunnites, qui représentent 80% de la population et l'écrasante majorité des rebelles, désignés par le régime et ses médias par le terme de "terroristes".