Une étude portant sur 280 volontaires étrangers tués en combattant en Syrie aux côtés de la rébellion entre juillet 2012 et mai 2013 montre que le plus important contingent venait de Libye, indique le groupe de réflexion Flashpoint Partners. Ce rapport, intitulé "Convoy of martyrs in the Levant", a été effectué par les experts de ce groupe privé américain et se basant uniquement sur des "sources ouvertes", c'est-à-dire essentiellement sur les avis de décès publiés sur internet après la mort de ces combattants venus en Syrie aider les rebelles qui affrontent depuis plus de deux ans l'armée régulière syrienne. Avec 59 morts, le contingent libyen est le plus important, suivi à égalité par les Saoudiens (44 tués, soit 15,7%) et les Tunisiens (44 tués également). Viennent ensuite les Jordaniens (32 morts), les Egyptiens (27) et les Libanais (22). Le rapport, co-signé notamment par l'expert en terrorisme renommé Evan Kohlmann, précise que les combattants sunnites étrangers aux côtés des rebelles ne sont estimés constituer que 10% des effectifs de la rébellion et qu'il est probable qu'avec l'implication du Hezbollah libanais et de forces iraniennes aux côtés du régime de Damas "il y ait en fait davantage d'étrangers combattant aux côtés du régime de Bachar al-Assad qu'avec les rebelles". Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a récemment estimé à 3.000 à 4.000 le nombre de volontaires libanais du Hezbollah en Syrie. Selon l'étude, 87 des 280 rebelles tués auraient en Syrie rejoint les rangs de l'organisation islamiste radicale Front al-Nosra, dont une partie au moins a récemment déclaré son affiliation à Al Qaïda. La Syrie représente désormais "la première destination pour les apprenti-jihadistes, devant l'Afghanistan, le Yémen, l'Irak et la Somalie", ajoute le rapport. "La guerre actuelle en Syrie peut être considérée comme la troisième mobilisation d'envergure, après l'Afghanistan dans les années 80 et l'Irak lors de la décennie précédente".