Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a exprimé la satisfaction de son pays à l'égard de la coopération avec l'Algérie en matière de lutte antiterroriste, affirmant l'appui de Moscou à la position algérienne sur le non paiement de rançon pour la libération des otages, tout en démentant par ailleurs l'existence d'objectifs stratégiques russes en Syrie.Dans un entretien au quotidien Al Khabar paru mercredi, M. Lavrov a qualifié les relations entre l'Algérie et la Russie d'"excellentes" au double plan politique et économique, rappelant la convergence de vues autour de plusieurs questions sécuritaires et internationales."Nous restons convaincus que le règlement des problèmes passe par le respect du droit international et le recours aux Nations unies et au Conseil de sécurité", a-t-il précisé à ce propos.Concernant la position de la Russie sur la criminalisation du paiement de la rançon pour la libération des otages par les groupes terroristes, il a souligné l'appui de son pays à la proposition algérienne, insistant sur l'importance de faire "accompagner cet engagement d'une batterie de mesures et dispositions pour la libération des otages".Le chef de la diplomatie russe a exprimé, en outre, sa satisfaction à l'égard du niveau de la coopération, réitérant l'"intérêt accordé par la Russie au renforcement de celle-ci dans le cadre du groupe de travail bilatéral de lutte contre le terrorisme et le crime organisé qui compte des ministres et instances concernées des deux pays".L'échange de visites entre responsables des deux pays durant la dernière période "a permis d'examiner les voies et moyens de renforcer la coopération économique sur la base des conclusions de l'accord de partenariat stratégique conclu en 2001 à Moscou, outre la réactivation des décisions issues des sommets algéro-russes tenus en 2006, 2008 et 2010", a-t-il poursuivi.D'autre part, M. Lavrov a salué l'évolution constante des relations commerciales entre l'Algérie et la Russie dont le volume des échanges a été estimé à 2,7 milliards de dollars l'année dernière, déclarant que l'Algérie compte parmi les trois principaux partenaires économiques de la Russie à l'échelle africaine.Le ministre russe a également fait part de sa vision positive de la coopération entre les deux pays dans le domaine énergétique, mettant en exergue l'optimisme des opérateurs et acteurs du domaine quant aux opportunités de coopération offertes.Evoquant d'autre part la situation en Syrie, M. Lavrov a indiqué que la position de la Russie était claire à l'égard de cette crise grave. Une position qui prône "une solution à travers le dialogue entre Syriens sans aucune intervention militaire étrangère ou dictat externe", a-t-il dit avant d'exprimer son refus de ce qui est appelé "conflit entre puissances internationales".Il a souligné, à ce sujet, l'accord américano-russe en mai dernier sur la tenue de la conférence internationale qui tend à "réunir des représentants du régime syriens et ceux de l'opposition autour de la table de dialogue pour trouver un règlement politique conformément à la Déclaration de la conférence de Genève 1 tenue le 30 juin 2012". M. Lavrov s'est dit convaincu aussi que la conférence de Genève 2 pourrait constituer "une réelle opportunité pour un retour à la paix et à la vie normale en Syrie", appelant les pays participants comme l'Algérie —dont "la présence parmi nous, a-t-il dit, nous réjouit—, à redoubler d'efforts pour apporter une aide aux Syriens "et "passer de la parole à l'action". Il a démenti, dans ce contexte, l'existence d'objectifs stratégiques russes en Syrie ou son ingérence dans ce conflit interne. Notre objectif est de permettre aux Syriens de disposer de leur avenir de manière démocratique et en toute souveraineté", a-t-il renchéri. Il a mis l'accent sur la position "franche et sans préalable" de la Russie qui consiste en la condamnation de "tous les actes terroristes et extrémistes et actes de violence qui ciblent des civils, notamment les crimes motivés par la haine confessionnelle ou intercommunautaire". Par ailleurs, M. Lavrov a fait part de sa profonde inquiétude à l'égard de "la coordination accrue entre les différents groupes appartenant à al Qaida et qui visent à faire échouer toute tentative de rétablissement de la paix en Syrie et à attiser les conflits à caractère confessionnel". Il a estimé au sujet de l'armement de l'opposition, était un pas qui "ne sert pas la paix en Syrie. Bien au contraire, les armes feront couler plus de sang et mèneront à une dégradation grave de la situation dans la région", a-t-il prévenu.