Le jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar a été mis en accusation vendredi à New York pour sa participation supposée à l'attaque d'une installation gazière en Algérie dans laquelle trois Américains avaient été tués en janvier dernier, a annoncé le procureur fédéral de Manhattan. Huit chefs d'accusation sont retenus contre l'ancien leader d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont "complot visant à apporter un soutien à Al-Qaïda et Aqmi, complot de prise d'otages, enlèvement de personnes protégées internationalement, et complot visant à utiliser une arme de destruction massive". "Mokhtar Belmokhtar avait lancé il y a des années un règne de terreur pour servir son but autoproclamé de jihad sanglant contre l'Occident. Ses efforts ont culminé dans un siège sanglant qui a tué des dizaines de personnes, dont trois Américains, et des centaines d'autres ont eu peur pour leur vie", affirme le communiqué du procureur. "Belmokhtar a apporté la terreur et le sang à ces personnes innocentes et nous avons maintenant l'intention de le traduire en justice", ajoute encore le procureur Preet Bharara, tout en soulignant que l'accusé est en fuite. Ce chef djihadiste de 41 ans a créé fin 2012 sa propre unité combattante, les "Signataires par le sang", pour s'affranchir de la tutelle d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avec laquelle il est entré en dissidence en octobre 2012, selon des experts. En janvier 2013, il avait revendiqué l'attaque sanglante et la prise d'otages massive sur le complexe gazier d'In Amenas, dans le Sahara algérien, qui s'était soldée par la mort de 38 personnes dont trois Américains, et de 29 ravisseurs. Donné pour mort par le Tchad en avril, Belmokhtar a aussi revendiqué le double attentat-suicide au Niger, qui a fait une vingtaine de morts en mai dernier, et a menacé de frapper les pays engagés au Mali. Condamné à mort à deux reprises par la justice algérienne, il aurait aussi commandité l'assassinat de quatre Français en Mauritanie en décembre 2007, et la prise en otage de deux Canadiens en 2008, trois Espagnols et deux Italiens en 2009. Depuis le mois dernier, Washington offre jusqu'à 23 millions de dollars de récompense pour toute information conduisant à sa capture ou à celle du chef de la secte islamiste nigériane Boko Haram. Le Canada a aussi annoncé le 26 juin qu'il avait engagé des poursuites pour son rôle dans l'enlèvement des deux diplomates canadiens il y a cinq ans.