Des combattants kurdes syriens ont combattu férocement des groupes jihadistes, capturant un commandant de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), tard samedi soir, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Des combats opposant des membres des brigades kurdes à des jihadistes font rage en plusieurs endroits de Tal-Abyad dans la province de Raqa, après que les combattants (kurdes) ont capturé l'émir d'EIIL dans la ville", a précisé cette ONG, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales. Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, le nom de guerre de l'émir est Abou Moussab, mais on ne sait pas si l'homme est Syrien ou étranger. Cette capture intervient quelques jours après la conquête par des combattants de Comités de protection du peuple kurde (YPG) de la ville kurde de Ras al-Aïn, lieu de passage stratégique vers la Turquie, qui était auparavant aux mains du Front jihadiste al-Nosra et de l'EIIL. Les heurts à Tal-Abyad, qui se trouve également sur la frontière avec la Turquie, ont éclaté après que les jihadistes ont tendu une embuscade aux combattants kurdes dans une école de la ville utilisée comme base, selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne. Plus tôt dans la journée de samedi, des combattants kurdes dans la provinces majoritairement kurde de Hassaké avaient chassé les jihadistes d'un point de contrôle et saisi leurs munitions. Depuis le début de la révolte contre le régime il y a plus de deux ans, les Kurdes (15% de la population), présents essentiellement dans le Nord, tentent de se tenir à l'écart du conflit, leur objectif étant avant tout de conserver le contrôle sur leurs territoires. En 2012, l'armée de Bachar al-Assad s'était retirée de neuf localités kurdes dans cette région et depuis les territoires kurdes du Nord syrien sont administrés par des conseils locaux de cette ethnie. Mais au cours de la seule semaine passée, plus de 50 jihadistes et combattants kurdes ont été tués dans des combats dans le nord de la Syrie, selon un bilan publié samedi par l'OSDH.