Mercredi, les combattants kurdes syriens avaient infligé une cuisante défaite à Al-Nosra et à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), deux groupes affiliés à Al Qaîda, en les chassant de Ras al-Aïn. Des combattants kurdes syriens ont délogé hier des jihadistes d'un barrage clé dans le nord du pays, saisissant des armes et des munitions, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). Mercredi, les combattants kurdes syriens avaient infligé une cuisante défaite à Al-Nosra et à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), deux groupes affiliés à Al Qaîda, en les chassant de Ras al-Aïn, une localité frontalière de la Turquie. Dans cinq jours de combats, au moins 35 jihadistes ont péri ainsi que 19 combattants kurdes, selon l'Osdh. «Des affrontements ont fait rage dans la nuit de vendredi à samedi mettant aux prises les combattants kurdes au Front Al-Nosra, à l'EIIL et à d'autres groupes (...) près des villages de Tal Alou, Karhouk et Ali Agha», a indiqué l'ONG. Les heurts ont «pris fin à 08H00 (05H00 GMT), lorsque les comités populaires kurdes se sont emparés d'un barrage (clé) là-bas», poursuit l'Osdh. Les combattants kurdes ont alors saisi des munitions, des armes légères et un véhicule équipé d'une mitraillette, précise l'Osdh. Des responsables kurdes ont indiqué vendredi que les Kurdes prévoyaient de créer un gouvernement autonome temporaire pour administrer les régions où ils sont majoritaires en Syrie. En 2012, l'armée syrienne s'était retirée de neuf localités kurdes dans cette région et depuis les territoires kurdes du Nord syrien sont administrés par des conseils locaux de cette ethnie. Les Kurdes représentent environ 15% de la population syrienne et usent en Syrie de la même stratégie que leurs frères irakiens, qui ont profité des crises successives ayant secoué le pays pour imposer au pouvoir central de Baghdad une autonomie complète. Leurs intérêts communautaires et leurs valeurs laïques en font aujourd'hui des adversaires des forces qui combattent le régime de Bachar al-Assad. Par ailleurs, dans la province septentrionale de Raqqa, les combattants du Front Al-Nosra ont capturé vendredi soir cinq civils kurdes dans la localité de Tal Abyad, a indiqué l'ONG. Les militants anti-régime ont manifesté à plusieurs reprises à Raqqa ces dernières semaines contre les abus du Front Al-Nosra et autres jihadistes. Dans le nord-ouest du pays, les forces aériennes poursuivent leur offensive contre la ville de Saraqeb, en lançant hier dix frappes aériennes, selon l'Osdh. Les frappes sur cette ville tenue par les rebelles ont tué trois enfants, un bénévole médical et une femme et causé l'effondrement de plusieurs maisons. Elles interviennent alors que les rebelles avançaient vers Khan al-Assal, la seule ville de l'ouest de la province d'Alep qui est encore entre les mains des forces armées syriennes. Les combats ont tué 12 soldats, selon l'Osdh. Vendredi, au moins 95 personnes ont péri dans les violences en Syrie, selon la même source.