Le président François Hollande n'exclut pas de demander un vote du Parlement, réclamé avec insistance par l'opposition, sur l'engagement français en Syrie, a indiqué mardi un ministre, laissant cependant entendre qu'il ne pourrait avoir lieu qu'après celui du Congrès américain. Un vote des parlementaires français n'est "pas un sujet tabou pour François Hollande", a déclaré le ministre des Relations avec le Parlement Alain Vidalies, interrogé sur la radio RTL. Mais le débat parlementaire sur la question syrienne programmé mercredi "ne peut être que sans vote. (...) Sur quoi on voterait mercredi?", a relevé le ministre, alors que Barack Obama a conditionné des frappes américaines sur la Syrie à une autorisation du Congrès américain qui se réunira à partir du 9 septembre. La Constitution française prévoit que le président de la République informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces françaises à l'étranger au plus tard trois jours après le début de l'intervention, mais elle n'impose pas de vote. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault n'a lui-même pas exclu lundi qu'une consultation assortie d'un vote du Parlement puisse intervenir à un moment donné. "C'est au président de la République qu'il appartient de décider si un vote, que notre Constitution n'exige pas, doit avoir lieu", a-t-il relevé. Mais il a réaffirmé que la séance parlementaire de mercredi sera "un débat sans vote", puisque la "décision ultime" d'intervenir en Syrie ne sera prise par François Hollande que lorsque se sera constituée une "coalition". La France en effet n'envisage pas d'intervenir seule en Syrie. "Si le Congrès américain s'oppose à l'intervention, la France n'ira pas", a souligné lundi la présidente de la commission Défense de l'Assemblée nationale Patricia Adam. "Si le Congrès dit oui à une frappe, la question se posera alors de savoir si nous soutenons l'intervention", a-t-elle ajouté. A la veille du débat parlementaire, la classe politique française affiche des divisions qui contrastent avec le consensus qui avait entouré l'intervention au Mali au début de l'année. La plupart des ténors de la droite, dont l'ancien Premier ministre François Fillon, pointent "l'isolement" de la France, lâchée par la Grande-Bretagne, fragilisée par la prudence des Etats-Unis et privée de tout soutien de l'ONU, en raison des vetos russe et chinois. Ils réclament, qu'à l'instar de David Cameron et Barack Obama, le président français demande un vote du Parlement, certains députés allant jusqu'à menacer de boycotter la séance de mercredi.