Le Mali a traversé une crise profonde, mais grâce "à la solidarité du monde entier", il "est debout et en ordre de marche", a déclaré son président Ibrahim Boubacar Keïta dans un message à la Nation samedi, veille du 53e anniversaire de l'indépendance du pays. Au même moment l'année dernière, alors que le nord du pays était occupé par des groupes armés jihadistes et le pouvoir politique aux mains d'autorités de transition, "le président de la République par intérim (...) Dioncounda Traoré déclarait avec assurance que c'est le nouveau président élu qui livrera aux Maliens le message du 22 septembre 2013. Le pari est gagné", a dit M. Keïta dans ce message diffusé par la télévision publique malienne ORTM captée à Dakar. Aujourd'hui, "le Mali est debout et en ordre de marche", notamment "par la solidarité du monde entier, par la volonté du peuple malien", a estimé le président, élu le 11 août et qui a prêté serment le 4 septembre pour un mandat de cinq ans. Avec son investiture, le Mali a bouclé près de deux ans de soubresauts: d'abord une offensive lancée en janvier 2012 dans le Nord par des rebelles touareg ensuite supplantés par des groupes criminels et islamistes armés liés à Al-Qaïda, qui ont pris le contrôle des deux tiers du pays peu après un coup d'Etat militaire le 22 mars 2012. En janvier 2013, la France s'est engagée militairement au Mali contre les groupes jihadistes, qui ont été chassés du Nord avec l'aide du Tchad ainsi que des troupes d'autres pays africains. Depuis son élection et sa prise de fonction, Ibrahim Boubacar Keïta a régulièrement remercié les pays ayant soutenu le Mali. Lors des festivités pour le début de son mandat ayant rassemblé jeudi à Bamako le président français François Hollande et plus de 20 de ses homologues africains, il a estimé que le Mali leur était lié par "un pacte de sang et un pacte d'honneur". "De nouveau, nous remercions l'Afrique et le monde. Ils nous ont tendu la main quand la crise multidimensionnelle (...) a ébranlé les fondements mêmes de notre Nation", a déclaré M. Keïta samedi. "Des soldats d'autres nationalités sont morts sur le sol malien, pour la défense de notre patrie, pour la dignité de nos femmes et pour l'épanouissement de nos enfants", et les Maliens doivent se "souvenir constamment" de "ces martyrs (...) et de tous les soldats héroïques qui ont gagné la guerre du Mali", a-t-il estimé.