Cent cinquante soldats français sont arrivés en renfort à Kidal après l'assassinat de deux journalistes français dans cette ville du nord-est du Mali, a annoncé mardi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius"Instruction a été donné que 150 militaires partent du sud du Mali pour se rendre à Kidal, ce qui a été fait hier soir", a déclaré M. Fabius interrogé par Radio France Internationale (RFI). Quelque 200 soldats français y étaient déjà stationnés.Le ministre français a toutefois souligné que la décision du président François Hollande de "renforcer" le contingent militaire à Kidal "ne remet pas en cause le calendrier général de présence puis de réduction de présence des forces françaises"."Nous avons sur place à peu près 3.000 hommes, il a été prévu qu'ils soient maintenus jusqu'au moment des élections, c'est dans quelques jours", a rappelé M. Fabius en référence aux législatives dont le premier tour est prévu le 24 novembre."Ensuite, nous diminuerons ce nombre et en rythme normal il devrait y avoir un millier de soldats qui auront en particulier des taches antiterroristes", a ajouté M. Fabius.Interrogé sur l'épineuse question de la sécurisation de Kidal et sur ce que la France était disposée à faire, il a estimé que "la décision relève du président (malien) IBK", Ibrahim Boubacar Keïta."Nous agirons en liaison avec lui", a souligné le chef de la diplomatie rappelant que "Kidal fait partie du territoire malien" et que le "le président IBK élu démocratiquement est celui qui doit prendre les décisions, la France est à ses côtés".La force française, déployée au Mali en janvier 2013 pour chasser les groupes islamistes armés qui occupaient le nord du pays, devait jusqu'ici être maintenue à 2.500 hommes jusqu'à fin 2013 et la fin du cycle des législatives. Elle devait ensuite être ramenée à un millier d'hommes fin janvier.Mais la mort des deux journalistes de RFI a montré l'incapacité des forces présentes dans la région (soldats français, armée malienne et force de l'ONU au Mali) à contrôler la zone.Les corps de Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, les envoyés spéciaux de RFI tués samedi par un commando armé à Kidal, ont été rapatriés mardi à l'aube à Paris.Les circonstances et les auteurs du rapt et du meurtre des journalistes dans le berceau des Touareg et de leur rébellion, à 1.500 km au nord-est de Bamako, restent à élucider et à identifier.