Ghislaine Dupont et Claude Verlon «ont été assassinés froidement» Les nouvelles autorités maliennes ont la nécessaire obligation de mener une enquête pour arrêter les coupables, mais surtout de renforcer la sécurité au nord du pays. Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, journaliste et technicien aguerris, en reportage à Kidal, sont enlevés samedi par des hommes armés devant le domicile d'un représentant touareg qu'ils venaient d'interviewer. Leurs corps sont retrouvés moins de deux heures plus tard par une patrouille française alertée de l'enlèvement, à une douzaine de km à l'est de Kidal. Ghislaine Dupont et Claude Verlon «ont été assassinés froidement. L'un a reçu deux balles, l'autre, trois balles», a déclaré hier le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, indiquant que les deux journalistes avaient été enlevés «par un petit commando» devant le domicile d'un responsable touareg qu'ils venaient d'interviewer. Leurs corps ont ensuite été retrouvés, moins de deux heures après le rapt, à 12 km de Kidal, par une patrouille française qui avait été alertée. Les corps devraient être rapatriés rapidement, peut être dès aujourd'hui, et des autopsies seront réalisées en France, selon Marie-Christine Saragosse, P-DG de France Médias Monde (dont RFI), qui est partie hier pour Bamako. «Les assassins, ce sont ceux que nous combattons, c'est-à-dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et qui refusent les élections», a martelé M.Fabius, avant d'annoncer que «la sécurisation de l'ensemble de la zone et des zones voisines» allait être «accrue», mais sans fournir de détails. Le nord du Mali, occupé en 2012 par des islamistes armés liés à Al-Qaîda, reste très instable en dépit de l'intervention internationale armée lancée par la France en janvier dernier et toujours en cours pour traquer les jihadistes de la région. Quelque 200 soldats français sont encore stationnés à l'aéroport de Kidal, ville de l'extrême nord du Mali qui échappe au contrôle de Bamako et est sous la coupe de groupes rivaux touareg. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a appelé hier les journalistes présents au Mali à la prudence au lendemain de l'assassinat de deux envoyés spéciaux de RFI dans le nord de ce pays. «La FIJ appelle les journalistes maliens et les correspondants de la presse internationale dans le pays à redoubler de vigilance et mettre en place des protocoles de sécurité efficaces», selon un communiqué de cette fédération, la plus vaste organisation de journalistes au monde, représentant 600.000 professionnels dans plus de 100 pays. «La FIJ s'indigne de l'assassinat» des deux envoyés spéciaux de Radio France Internationale (RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon, samedi à Kidal dans le nord du Mali, peu avant le démarrage de la campagne pour les élections législatives dans le pays. «Les nouvelles autorités maliennes ont la nécessaire obligation de mener une enquête pour arrêter les coupables, mais surtout de renforcer la sécurité au nord du pays pour que les journalistes du Mali et d'ailleurs puissent continuer à s'y rendre pour faire leur travail dans la sérénité au nom du droit du public à l'information», a déclaré Gabriel Baglo, directeur Afrique de la FIJ, cité dans le communiqué. Peu après une réunion de crise hier matin à l'Elysée avec le président François Hollande, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué que la sécurisation autour de la zone de Kidal allait «être accrue».