Le Premier ministre libyen, Ali Zeidan, a répété mercredi qu'il ne démissionnerait pas avant qu'un consensus soit trouvé sur son successeur, au lendemain de l'échec d'une motion de censure au Congrès. "Je ne démissionnerai pas sauf si l'intérêt du pays l'exige", a déclaré M. Zeidan au cours d'une conférence de presse à Tripoli. M. Zeidan a souligné qu'il était soutenu par la moitié des membres du Congrès général national (CGN, parlement) et qu'il n'était pas prêt à "trahir leur confiance". Il a répété qu'il quitterait "volontiers" son poste si le Congrès parvenait à un consensus sur un successeur. "Je refuse de rester à la tête d'un gouvernement qui expédie les affaires courantes", en cas de démission, a-t-il dit. Le Premier ministre a en outre refusé de commenter l'annonce, mardi, du Parti islamiste pour la justice et la construction (PJC) de retirer ses cinq ministres du gouvernement. Mais selon une source gouvernementale, tous les ministres, y compris ceux du PJC, ont assisté mercredi au Conseil des ministres. Le PJC avait justifié mardi sa décision de se retirer du gouvernement en dénonçant notamment l'échec du Premier ministre à rétablir l'ordre dans le pays, plus de deux ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Peu avant, 99 députés, des islamistes pour la plupart, avaient annoncé leur échec à réunir suffisamment de parlementaires --120 (sur 194)-- pour faire adopter une motion de défiance et faire ainsi chuter le gouvernement. Le PJC, bras politique des Frères musulmans libyens, détient cinq des 32 portefeuilles du gouvernement: le Pétrole, l'Electricité, l'Habitat, l'Economie et les Sports. Le Premier ministre a répété mercredi qu'il envisageait un remaniement ministériel dans les prochains jours. Ce remaniement concernerait notamment le ministère de l'Intérieur, vacant depuis la démission en août 2013 du ministre Mohamed Khalifa al-Cheikh, ainsi que d'autres portefeuilles dont les titulaires "souhaitent quitter le gouvernement", comme celui des Affaires étrangères.