Le Parti pour la justice et la construction (PJC, islamiste) pourrait retirer ses ministres du gouvernement libyen, pour dénoncer une «domination » des libéraux qui tentent de s'accaparer le pouvoir, a indiqué mardi un des dirigeants de cette formation. « Un grand débat se déroule actuellement entre les dirigeants du PJC sur la poursuite de la participation ou non du parti dans le gouvernement intérimaire », a déclaré ce dirigeant qui a requis l'anonymat. D'autres responsables du parti se sont abstenus de tout commentaire. Le PJC, issu des Frères musulmans, détient cinq des 33 portefeuilles du gouvernement: celui de vice-Premier ministre et ceux de l'Electricité, de l'Habitat, du Pétrole et du Gaz et de la Jeunesse et des Sports. Selon la même source, certains dirigeants du PJC estiment que le gouvernement est «dominé » par l'Alliance des forces nationales (AFN, libérale) dirigée par l'ancien chef du Bureau exécutif de la rébellion Mahmoud Jibril. Le parti islamiste reproche notamment à l'AFN «de se servir » des portefeuilles qu'il a obtenus à des fins électorales et d'œuvrer pour retirer aux autres ministères leurs prérogatives. Il estime que le Premier ministre Ali « Zeidan ne traite pas le PJC comme un partenaire mais comme un parti qui lui est assujetti, sur le mode « je t'aime moi non plus », selon la même source. Entré en fonction le 14 novembre, ce gouvernement est chargé en particulier d'organiser de nouvelles élections sur la base d'une future Constitution. Lors des élections de juillet, l'AFN a remporté 39 sièges sur les 80 attribués aux partis politiques au Congrès général national (CGN) alors que le PJC était arrivé deuxième avec 17 sièges. Mais les deux blocs ont été rejoints par des députés indépendants auxquels étaient réservés 120 sièges sur les 200 que compte le CGN. Toutefois, la composition politique de l'Assemblée à changé depuis, notamment après la formation en janvier, d'un nouveau groupe parlementaire de 60 membres aux tendances islamistes, baptisé bloc de la Fidélité au sang des martyrs