Les islamistes du Parti pour la Justice et la construction (PJC) ont annoncé hier le retrait de leurs ministres du gouvernement d'Ali Zeidan, critiqué notamment sur le dossier de la sécurité. Le PJC a annoncé dans un communiqué «le retrait de ses ministres du gouvernement d'Ali Zeidan» ajoutant qu'il faisait «porter la totale responsabilité à la partie soutenant le gouvernement», après avoir échoué à obtenir un retrait de confiance à ce cabinet devant le Congrès général national (CGN, Parlement). Le PJC estime que le gouvernement n'est «pas capable d'amener le pays à bon port», ajoutant qu'il avait échoué dans les principaux dossiers de la période de transition. Le PJC, bras politique des Frères musulmans libyens, détenait cinq des 32 portefeuilles du gouvernement, ceux du Pétrole, de l'Electricité, de l'Habitat, de l'Economie et des Sports. Une centaine de membres du CGN ont annoncé hier avoir échoué à retirer la confiance au gouvernement d'Ali Zeidan, en l'appelant à démissionner pour éviter une aggravation de la crise dans le pays. Dans un communiqué signé par 99 membres du CGN, les détracteurs du Premier ministre ont reconnu ne pas avoir réuni les 120 voix nécessaires à un retrait de confiance, après trois semaines de tractations entre différents blocs politiques du Congrès. Ils ont précisé devant la presse que les tractations en vue d'atteindre le quorum pour faire tomber le gouvernement allaient se poursuivre. La plupart des signataires du communiqué sont membres de blocs politiques d'obédience islamiste. Selon le texte, leur demande est motivée par l' «échec cuisant» du gouvernement dans les dossiers de la sécurité, des réformes administratives en vue d'une décentralisation et des ports pétroliers dans l'est du pays, bloqués par des protestataires depuis plusieurs mois. Les signataires affirment que la confiance a été «politiquement» retirée au gouvernement, avec les 99 signatures favorables à sa chute, sur les 194 membres que compte le Congrès. Comptant sur l'appui des membres du parti libéral de l'Alliance des forces nationales (AFN, libérale), M.Zeidan a affirmé à nouveau hier qu'il ne démissionnerait pas. Dans une déclaration à la chaîne privée Libya al-Ahrar, M.Zeidan a accusé à nouveau les Frères musulmans d'être derrière les initiatives visant à déstabiliser le gouvernement.