La situation aux frontières algériennes est "préoccupante", a déclaré lundi un haut responsable militaire algérien à la radio publique alors que la Libye s'enfonce dans le chaos et que des combats ont opposé récemment au nord du Mali des militaires et des rebelles touaregs. "La dégradation de la situation sécuritaire dans les pays du voisinage sont autant de facteurs qui nous imposent plus que jamais une vigilance permanente et un déploiement rigoureux", a souligné le général Boualem Madi, directeur de la communication au ministère de la Défense, dans la première interview à la radio d'un responsable de la Défense en Algérie. Puissance militaire régionale très sollicitée par les Occidentaux dans la lutte contre le terrorisme, l'Algérie a plus de 6.000 km de frontières avec sept pays dont la Libye, le Mali et la Tunisie. "On doit être très très très vigilants", a insisté le général Madi qui a rappelé "que tous les moyens sont mobilisés pour le contrôle et la maîtrise de la situation à nos frontières afin de garantir la sécurité du pays et l'intégrité du territoire national". La lutte contre le terrorisme "exige d'être omniprésents sur tous les fronts dans le pays pour faire face aux groupuscules terroristes résiduels et sur la bande frontalière pour faire face au crime organisé transfrontalier sans omettre la coopération avec les pays voisins", a souligné le général Madi. L'officier supérieur a rappelé le rôle "pivot" de l'Algérie "autour duquel s'articule la stratégie de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme transfrontalier, menée par l'ensemble des pays du Sahel". Ce rôle lui est conféré de "par (sa) position stratégique, les moyens dont (elle) dispose mais aussi, plus important encore, la grande expérience acquise dans la lutte contre le terrorisme" dans les années 90 quand les islamistes ont pris les armes pour abattre le régime, a précisé le général Madi. Plusieurs tentatives d'infiltrations d'islamistes venus de pays frontaliers ont été déjouées ces dernières semaines par les militaires algériens. Jeudi, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait déclaré à l'agence APS que "l'Algérie suit avec une profonde préoccupation les développements en cours en Libye".