La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé mercredi à Paris, à la 38e Conférence générale de l'Unesco, que la paix et la sécurité sont la condition essentielle pour l'épanouissement des enfants et leur éducation. « Aujourd'hui, la nécessité d'une réflexion approfondie reflétant nos préoccupations ainsi que celles de nos sociétés sur elles-mêmes, s'impose à nous comme une nécessité absolue pour que, de manière concertée, nous puissions envisager des solutions aux drames qui affectent les enfants du Monde, comme les enfants syriens, et sahraouis qui nous interpellent tous », a-t-elle soutenu lors de son allocution dans le cadre du débat général. Ceci dit, a-t-elle enchaîné, que la paix et la sécurité dans tous les pays représentent la condition essentielle pouvant favoriser l'épanouissement des enfants et leur éducation, faisant remarquer à l'assistance qu'elle parlait en connaissance de cause. « Nous avons payé un lourd tribut pour notre liberté et nous avons été confrontés, dans les années 1990, à la criminalité terroriste que nous avons combattue et défait, a rappelé la ministre qui a souligné que c'est grâce à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dont nous fêtons, cette année, le 10e anniversaire, que nous nous permettons, aujourd'hui, (…) d'affirmer que la scolarisation, un des objectifs du millénaire 2015, a été atteint, bien avant l'échéance fixée par la Déclaration du millénaire, et que la parité garçons, filles est respectée ». Pour Benghebrit, des défis majeurs, en matière d'éducation, s'imposent aujourd'hui à nous c'est pourquoi nous sommes tenus de promouvoir l'esprit civique et de tolérance chez les apprenants. « Il s'agit, aujourd'hui, d'apprendre aux enfants comment différencier une information crédible d'une fausse information, (…) de développer des anticorps contre l'intolérance et toutes les formes de violence et d'intégrisme », a-t-elle proposé, ajoutant qu'il y a lieu, par ailleurs, d'inculquer à l'enfant l'esprit critique. « Aujourd'hui, plus que jamais, si notre système éducatif ne donne pas les compétences nécessaires à un jeune de choisir, de traiter, de critiquer, il constituera le terreau où viendront naturellement s'arrimer toutes les haines, l'exclusion de l'autre et le radicalisme », a-t-elle expliqué. Il s'agit, a-t-elle préconisé, de garantir un enseignement de qualité à tous les élèves, car il ne suffit pas d'ouvrir une école à l'enfant, mais nous avons l'obligation d'assurer des contenus, un savoir-être, un savoir-faire essentiels qui puissent le préparer aux défis auxquels il sera confronté, a-t-elle argué. La ministre a souligné que la préoccupation, aujourd'hui, en tant qu'instance internationale, c'est, bien évidemment, de nous assurer que tous les enfants du monde puissent aller à l'école et de nous assurer qu'ils bénéficient, ce faisant, des conditions nécessaires afin de pouvoir réaliser leur instruction dans des conditions décentes, mettant l'accent sur les efforts de l'Algérie dans ce domaine et la mise en œuvre remarquable du droit à l'éducation en Algérie. Au chapitre du patrimoine culturel qui fonde notre identité, Mme Benghebrit a assuré de son soutien la Directrice générale de l'Unesco qui vient d'exprimer sa préoccupation devant l'escalade de violences à l'encontre des sites culturels et religieux au Proche-Orient, notamment ceux ciblant des sites classés patrimoine mondial. Au sujet de l'enjeu que représentent les changements climatiques, la ministre a souligné la nécessité de se préparer par des programmes que les systèmes éducatifs doivent promouvoir, en revalorisant l'enseignement technique et professionnel qui s'impose, comme s'impose la nécessité de revaloriser la maîtrise des langues, compétence essentielle en matière d'éducation, et de rénover nos méthodes d'enseignement.