La partie civile (Trésor public et Sonatrach), la défense et le procureur général poursuivaient mercredi l'audition des accusés présentés devant le tribunal criminel d'Alger dans l'affaire "Sonatrach 1" et impliqués dans les marchés liés à la réalisation d'un gazoduc reliant Hassi Messaoud à la Sardaigne (Italie) et à la réhabilitation du siège de la société à Ghermoul (Alger). Selon les accusés Amar Zenasni, responsable du transport par canalisations interrogé sur le marché relatif à la réalisation d'un gazoduc reliant Hassi Messaoud à la Sardaigne (Italie) et Abdelaziz Abdelwahab directeur exécutif chargé de la gestion et du suivi des projets auditionné dans le marché Ghermoul, des appels d'offres nationaux et internationaux avaient été lancés concernant ces deux marchés, devenus par la suite des marchés de gré à gré sur instruction de l'ex-PDG de la Sonatrach et du ministre de l'Energie et des mines à l'époque Chakib Khelil. 19 individus sont poursuivis dans l'affaire Sonatrach 1 pour "association de malfaiteurs, passation de marchés en violation de la législation et du règlement, octroi d'avantages injustifiés au profit d'autrui et augmentation des prix lors de la passation des marchés". Ils sont également poursuivis pour corruption, dilapidation de deniers publics et blanchiment d'argent. Selon l'arrêt de renvoi, le marché relatif à la réalisation d'un gazoduc Hassi Messaoud-Italie (Sardaigne) avait été décroché par le groupe italien Saipem Contracting Algeria qui a bénéficié d'une offre moins élevée, contrairement à ce qui est stipulé par la loi algérienne sur les marchés". L'accusé Znasni a indiqué que le marché avait été divisé en trois parts avec ouverture d'appels d'offres nationaux et internationaux pour chaque part ajoutant que la troisième part avait fait l'objet d'un appel d'offres international et trois sociétés étrangères internationales avaient été retenues. Après le retrait de quatre sociétés, seules deux ont maintenu leurs offres, à savoir Saipem Contracting Algérie (Italie) et PIE CAPAG (France), a ajouté Znasni. Cepandant, les montants proposés par ces deux firmes "étaient très élevés", a-t-il précisé. Le marché a alors été conclu de gré à gré, a-t-il expliqué soulignant que le ministre de l'Energie à l'époque avait refusé d'annuler ce marché et avait demandé aux personnes chargées du dossier de négocier avec SAIPEM pour réduire le montant jugé trop élevé. Bien que très élevées, les offres proposées par le groupe Saipem étaient meilleures que celles de la société française PIE CAPAG. Saipem a donc été choisie car il fallait retenir le mieux-disant, a indiqué l'accusé ajoutant que Sonatrach était contrainte de négocier avec ce groupe malgré ses prix élevés afin d'éviter qu'il ne recourt à un arbitrage international qui aurait coûté à Sonatrach d'énormes pertes. Quant au marché relatif à la réhabilitation du siège de Sonatrach à Ghermoul, l'arrêt de renvoi révèle une surfacturation. L'étude a été confiée au bureau d'études "CAD" dirigé par l'accusée Meliani Nouria. Le mis en cause Abdelaziz Abdelwahab, directeur exécutif de la gestion et du suivi des projets a indiqué, à ce propos, qu'un appel d'offre national et international avait été lancé pour la réalisation d'une étude sur le projet de réhabilitation du siège de Sonatrach à Ghermoul.