Aucune reconnaissance pour les anciens journalistes du Groupe. El-Khabar vendu à un prix « symbolique » en raison d'un conflit interne. La polémique relative à l'affaire du rachat du Groupe El-Khabar par l'industriel algérien Issad Rebrab ne cesse d'enfler. Beaucoup sont à exprimer leur solidarité à ce symbole de la liberté d'expression fondé au début de la décennie du chaos, un 1er novembre 1990 et au nom duquel des journalistes ont été lâchement assassinés, à l'image du défunt Omar Ourtilane. Pour mieux comprendre le rachat de ce Groupe, notre rédaction a tenté d'obtenir une copie de l'acte notarié du transfert des actions à Nes Prod, la filiale de Cevital qui rachète El-Khabar. Chose qui n'a pas beaucoup tardé, puisque nous avons reçu ce matin une copie de 15 pages de l'acte notarié. L'acte comporte tous les détails sur le rachat du Groupe El-Khabar par le patron de Cevital Issad Rebrab. Plus de 95% des actions du Groupe médiatique ont été cédées à Nes Prod, Rebrab a ainsi raflé 2.876 actions des 3.026 existantes. A l'exception d'un seul actionnaire qui a choisi de garder ses 123 actions intactes, les 18 autres ont cédé la totalité ou la quasi-totalité de leurs actions. En effet, excepté 6 actionnaires, tous les autres ont vendu la totalité de leurs actions à Issad Rebrab. Sur ces 6 actionnaires, un seul, Abdelkarim Hayouni, a gardé la totalité de ses 123 actions, alors que Kahoul Omar, Rabah Khelifi et Ali Djerri, qui possédaient chacun 165 actions, n'ont gardé que 2. Dans cet acte, Nes Prod propose le prix de 1.450.000 DA l'action pour les 11 actionnaires les plus importants, tandis que les actions des 8 restants ont été estimées entre 1.377.000 et 1.305.000 DA l'action. Les quatre personnes qui détenaient le nombre le plus important des actions (209 actions chacun), ont ramassé la somme de 303.050.000 DA chacun. Le total des actions rachetées par Rebrab (2.876, soit plus de 95% de la totalité des actions) a été estimé à 4.060.797.500 DA, soit plus de 406 milliards de centimes. Une somme qui, contrairement à ce que penserait la majorité des lecteurs, est en dessous de sa valeur réelle. -Aucune reconnaissance pour les anciens journalistes du Groupe- Outre la polémique enclenchée par la contestation du ministère de la Communication, qui a saisi la justice au sujet du rachat du Groupe El-Khabar, d'autres aspects soulèvent beaucoup de controverse au sein même du journal. En effet, il est reproché aux actionnaires d'avoir « vendu un patrimoine » sans même consulter les journalistes, notamment les plus anciens, qui ont sacrifié les plus belles années de leur vie au nom de la liberté d'expression. Ces journalistes n'ont bénéficié d'aucune prime ni d'aucune récompense après le rachat du Groupe. -El-Khabar vendu à un prix « symbolique » en raison d'un conflit interne- Contacté par nos soins, l'un des actionnaires du Groupe El-Khabar, qui préfère garder son anonymat, affirme que le Groupe a été « vendu à un prix symbolique », affirmant que la majorité des actionnaires ont cédé leurs parts « en raison d'un conflit interne ». Selon cet actionnaire, qui promet de dévoiler très bientôt les dessous de cette affaire, les actions rachetées par Rebrab vaudraient 3 ou 4 fois plus que le prix auquel elles ont été cédées. Il affirme ainsi que les actionnaires ont choisi de vendre en raison de plusieurs désaccords. Pour cette source anonyme, le titre du Journal El-Khabar vaut à lui seul la moitié de la somme à laquelle les 95% des actions ont été cédées, sans compter les actifs et les biens immobiliers et imprimeries. -Les conditions de Nes Prod- Le rachat du Groupe El-Khabar a été soumis à certaines conditions par Nes Prod : -Démission du Conseil d'administration de la SPA El Khabar. -Démission de tous les actionnaires ayant cédé leurs actions de leurs postes occupés dans toutes les filiales du Groupe El-Khabar. -Les actionnaires ayant cédé leurs parts s'engagent à ne pas lancer un journal dans les 3 ans qui suivent la signature de l'acte de transfert d'actions. -Les actionnaires fonctionnaires dans le Groupe El-Khabar ayant cédé leurs parts obligés de poursuivre leur travail sous contrat.
Télécharger l'acte du rachat intégral en cliquant ici.