Le secteur agricole a attribué une superficie de plus de 600.000 hectares pour la réalisation de projets structurants d'un montant de 600 milliards de dinars, a indiqué samedi le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdesselam Chelghoum. "Les résultats enregistrés jusque-là conforte la pertinence de notre démarche affichant une attribution totale de 638.000 ha dont 86% (552.000 ha) à près de 1.500 investisseurs porteurs de projets structurants et intégrés dans les filières stratégiques avec une valeur estimée à 600 milliards de DA", a affirmé M. Chelghoum lors de la réunion gouvernement-walis qui se tient au Palais des Nations (Alger). Sans préciser la période durant laquelle ces terres ont été attribuées, le ministre a évoqué des "méga projets" de partenariat agricole avec des étrangers d'une valeur d'investissements de 25 milliards DA qui sont en cours de mise en œuvre au niveau des wilayas de Khenchela, Adrar, El Bayadh et de Ghardaïa. Ces projets concernent notamment les filières céréalière et laitière et dont la superficie dépasse 10.000 hectares par projet, a-t-il précisé. Il s'agit d'une "nouvelle approche" basée sur l'encouragement de la grande exploitation qui va permettre de réduire substantiellement la facture d'importation des produits stratégiques et d'accroître la production nationale, a-t-il expliqué à la presse en marge de cette réunion. Il a estimé que les principales mesures initiées par le secteur étaient à l'origine d'un "impact certain sur la croissance des investissements agricoles à travers les facilitations consenties aux exploitants et aux opérateurs dans le cadre de l'accès au foncier". Il a alors cité la mise en place des instruments réglementaires et cadres juridiques et la création d'une cellule de facilitation et d'accompagnement des projets d'investissement. Ces mesures visent l'accroissement de la superficie agricole utile estimée actuellement à 8,5 millions ha et qui devrait passer à 9 millions ha à l'horizon 2019, avec comme impact la création d'emplois et l'émergence d'une nouvelle dynamique dans les filières stratégiques. Dans le secteur des forêts, le ministre a cité des opportunités d'investissement comme la valorisation des produits forestiers ligneux (bois et liège) avec un potentiel de production à court et moyen termes d'environ 20.000 m3/an de bois et de 100.000 m3/an. Il s'agit aussi de la valorisation des produits forestiers dans la production d'huiles essentielles destinées aux cosmétiques et à la pharmacie. Abordant la distraction des terres agricoles au profit des projets d'investissements socio-économique, M. Chelghoum a indiqué que 20.000 ha de terres agricoles avaient été affectés à d'autres secteurs pour la réalisation de 3.600 projets sans compter d'autres superficies dédiées aux parcs industriels et à l'expansion de zones touristiques. "Sans vouloir remettre en cause l'opportunité tout à fait légitime de ces projets, il n'en demeure pas moins que le retour à l'orthodoxie réglementaire basée sur le respect d'instruments d'urbanisme validés serait à même de créer cet équilibre tant espéré aussi bien par les autorités locales que par le secteur de l'agriculture", a souligné le ministre.