ALGER - Le président de l'Assemblée populaire nationale algérienne (APN, Parlement) Abdelaziz Ziari a déclaré samedi que la proposition de loi criminalisant le colonialisme français avait été mise de côté à cause de "considérations diplomatiques et juridiques". * * Ce texte, a-t-il expliqué sur les ondes de Radio Alger Chaîne III, "n'est pas inscrit à l'ordre du jour de la session actuelle ni probablement pour la session qui suit". Cette décision est liée à des considérations "diplomatiques, internationales et juridiques", a-t-il ajouté. * Selon M. Ziari, cité par l'agence APS, un tel texte requiert "beaucoup de réflexion" et pose également un "certain nombre de problèmes qui doivent être résolus". Il n'a détaillé ni ces "problèmes" ni ces considérations. * La proposition de loi, émanant de 125 députés de différents partis, avait été déposée le 25 février au bureau de l'APN et transmise au gouvernement. Elle prévoit notamment la création d'un tribunal criminel spécial pour juger "les auteurs des crimes de guerre et contre l'humanité commis en Algérie" durant la période coloniale française (1830-1962) mais ne prévoit pas de poursuites judiciaires devant des tribunaux internationaux. * L'Algérie reste "ferme sur sa position" et exige du colonisateur français de "reconnaître ses crimes commis dans ses anciennes colonies, en particulier l'Algérie", a néanmoins rappelé le président du Parlement. * Lors d'une visite en Algérie en décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy avait fermement dénoncé le système colonial "injuste par nature". Mais il avait refusé toute idée de "repentance", estimant qu'il s'agissait d'une forme de "haine de soi" et de "dénigrement" de son pays. *