ALGER - La Commission de prévention et de lutte contre la corruption en Algérie, attendue depuis 2006 et créée par décret présidentiel en novembre, a commencé à fonctionner après la prestation de serment de ses sept membres, a-t-on appris mercredi. "La commission entamera ses fonctions à partir d'aujourd'hui" a affirmé son président, Ibrahim Bouzeboudjene lors d'une cérémonie à la cour d'Alger entouré de ses six collaborateurs, dont une femme. Ses missions "seront menées sans laxisme, sans alarmisme et avec sérénité" a-t-il ajouté. Cet organe comprend trois structures, le conseil de veille et d'évaluation, la direction de la prévention et de la sensibilisation, et la direction des analyses et des investigations. Selon la presse, cette commission doit notamment recueillir "périodiquement les déclarations de patrimoine des agents de l'Etat, les examiner, en exploiter les informations et veiller à leur conservation". L'une de ses fonctions essentielles consistera à enquêter sur les faits de corruption quand ils seront avérés. M. Bouzeboudjene, haut fonctionnaire, a été directeur du budget au ministère des Finances, puis chef de cabinet. Il est entouré de Ahmed Ghaï, colonel de gendarmerie, Abdelkrim Bali, inspecteur général au ministère des Finances, Abdelkrim Ghraib, ancien ambassadeur d'Algérie au Mali, Abed Messaoud et Abdelkader Benyoucef, procureur généraux à la Cour Suprême. La seule femme de l'équipe est Sabrina Temkit, haute fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. L'entrée en fonction de cette commission survient quelques mois après que de nombreux scandales de corruption aient éclaboussé des responsables de l'Etat et de la plus importante entreprise du pays, la Sonatrach, qui gère les hydrocarbures. Transparency International, qui avait suggéré cette commission a classé en 2010 l'Algérie au 105ème rang de 178 pays dans l'indice de la perception de la corruption (CPI). Elle était 111ème place en 2009.