Le gouvernement algérien a décidé de créer un organisme spécialisé dans la lutte contre la corruption. Dans ce contexte, le président ainsi que les membres de la Commission nationale de lutte contre la corruption ont prêté, hier, serment à Alger. Ce qui marque le début de la mission de cet organe chargé de recueillir "périodiquement les déclarations de patrimoine des agents de l'Etat, de les examiner, d'exploiter les informations contenues dans les déclarations de patrimoine et de veiller à leur conservation". Il a aussi pour objectif de rassembler des preuves et faire procéder à des enquêtes sur les faits de corruption. Cet organisme était attendu depuis 2006. Mais il vient seulement de voir le jour. Ainsi, un décret présidentiel daté du 7 novembre a permis la nomination des membres de cet organe. La Commission nationale de lutte contre la corruption est présidée par Brahim Bouzeboudjen, assisté de six membres dont une seule femme. Nomination qui intervient quatre ans après le décret portant création de cet organe, en application de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption adoptée en 2006. Et c'est à Brahim Bouzeboudjen qu'échoit la mission de présider aux destinées de cette structure. Ce dernier a occupé le poste de secrétaire général au ministère des Finances et a été chef de cabinet du gouvernement en 2003. L'organe est composé de six autres membres, dont l'ex-ambassadeur d'Algérie au Mali, Abdelkrim Ghraib, de Ahmed Ghaï, Abdelkrim Bali, Abed Messaoud, Abdelkader Benyoucef (procureur général à la Cour suprême) et Mme Sabrina Temkit, haut cadre au ministère des Affaires étrangères. Rappelons, par ailleurs, qu'un Conseil des ministres tenu au mois d'août dernier a approuvé une ordonnance prévoyant la création d'un "office central de répression de la corruption, chargé des recherches et de la constatation des infractions de corruption". La compétence des officiers de police judiciaire qui relèveront de cette organe s'étendra à l'ensemble du territoire national. "Cette centralisation donnera, à l'intérieur du pays, une plus grande efficacité à la lutte contre la corruption, tout en facilitant également, à l'avenir, la coopération internationale à travers Interpol, dans la lutte contre ce fléau". Le texte prévoit également que tout soumissionnaire, algérien ou étranger, pour l'obtention d'un marché public, devra "signer une déclaration de probité, par laquelle elle s'interdira de commettre ou d'accepter tout acte de corruption".