ALGER- La presse algérienne s'est félicitée samedi de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali sous la pression de la rue, estimant que la révolte des Tunisiens devrait constituer un exemple pour les autres pays arabes. * * "Ben Ali chassé du pouvoir", titre en Une le quotidien francophone El Watan qui estime que "la révolte populaire des Tunisiens est à présent le nouveau phare du monde arabe". * * "Que va-ton faire à présent en Algérie, alors que Ben Ali est chassé du pouvoir par la rue? Accentuer la répression en interdisant l'expression politique (...) ou alors changer de cap définitivement en écoutant la voie de la raison en engagent le pays sur la voie de la démocratisation et de la réforme politique", s'interroge ce journal. * * "Les Tunisiens ont donné une leçon à tous les pays arabes encore sous la coupe de dictature archaïques" en prouvant qu'il était possible de se libérer d'une "répression qui a duré plus de 50 ans sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali" estime de son côte le quotidien arabophone El Khabar. * * Le Quotidien d'Oran relève que "les Algériens, voisins des Tunisiens, suivent avec sympathie, avec même de la jubilation ce qui est en train de se passer ces dernières heures en Tunisie". * * Le journal précise toutefois que la chute de Ben Ali donne "des sueurs froides à nos officiels, terrorisés qu'ils sont par la peur de l'effet contagion que ces événements peuvent avoir en Algérie". * * "Peur fondée car l'Algérie est sur un volcan que le moindre prétexte peut faire entrer en éruption", ajoute-t-il. * * L'Algérie, où des émeutes ont fait cinq morts la semaine dernière, partage avec la Tunisie une frontière terrestre d'un millier de kilomètres. * * Le journal Liberté pour sa part se réjouit que "la colère de la rue a fini par avoir raison" du président tunisien: "c'est à un véritable limogeage populaire du président que les Tunisiens ont procédé en déposant Ben Ali". *