Le chef du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Saâdi, a déchiré son passeport, quelques heures après une brève rencontre vendredi dernier avec un fonctionnaire du ministère français des affaires étrangères à Paris, pour exprimer son rejet du régime algérien et tous ses symboles y compris le passeport algérien. Selon des sources bien informées à Ennahar, le chef du RCD, qui était attendu hier matin à la Place du premier Mai pour diriger la marche suite à l'appel de la coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), n'est arrivé à Alger que tard dans la soirée d'hier, après les pressions des cadres de son parti qui se retrouvés en pleine guerre en l'absence de leur leader. Les rencontres intenses qu'a organisé Saïd Saâdi avec de hauts fonctionnaires du ministère français des affaires étrangères (Quai d'Orsay) , étaient la cause suffisante qui a poussé Saïd Saâdi à renoncé à la participation à la marche de ce samedi, surtout que les AE françaises auraient donné un signe encourageant au leader des démocrates en Algérie concernant la possibilité de mettre en marche un embargo économique contre l'Algérie. Le plus étonnant dans l'affaire du passeport algérien déchiré par Saïd Saâdi, est le fait que celui-ci ait déchiré le passeport mais pas le billet ni la carte de député au Parlement qu'il a utilisé plus tard auprès des services du consulat général algérien à Paris pour l'obtention d'une autorisation d'entrée en territoire algérien ! C'est la première fois qu'un haut responsable algérien déchire son passeport hors du pays, bien que les autorités lui aient fourni ce qu'elles n'ont pas fourni aux 35 millions d'algériens. Il jouis de son statut de membre du parlement, un salaire alléchant, des gardes du corps qu'il utilise même dans les marches contre le régime. Déchirer son passeport algérien est un acte puni par la loi à trois années de prison ferme. Saïd Saâdi s'est adressé au consulat général d'Algérie à Paris pour demander une autorisation d'entrée en Algérie, et a fait une déclaration de perte de son passeport, sans donner de détail. Selon nos sources, le consulat algérien à Paris, aurait pris des mesures pour faciliter le retour de Saïd Saâdi en Algérie, sur ordre du ministre des affaires étrangères Mourad Medelci. Une autorisation d'entrée lui a été délivrée en un quart d'heure, et il est arrivé à Alger après que les manifestants qui se sont retrouvés sans organisation en l'absence de Saïd Saâdi, se soient dispersés. Le chef du RCD avait pris le premier départ mercredi dernier pour Paris, comme rapporté par Ennahar, pour y rencontrer des responsables du ministère des affaires étrangères française pour se plaindre de la position des autorités algériennes et demander l'intervention des autorités françaises à venir en aide aux démocrates.