PARIS - "Aucune intervention militaire" ne se fera en Libye "sans mandat clair des Nations Unies", a assuré mardi le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, devant l'Assemblée nationale. "Au stade où je vous parle il n'y a pas d'intervention militaire anticipée. Différentes options peuvent être étudiées, notamment celle d'une zone d'exclusion aérienne, mais je dis ici très clairement qu'aucune intervention ne se fera sans un mandat clair du Conseil de sécurité des Nations Unies", a déclaré Alain Juppé. Favorables à la création rapide d'une zone d'exclusion aérienne pour empêcher les avions militaires de Mouammar Kadhafi de bombarder des zones civiles rebelles, les Etats-Unis avaient annoncé lundi un déploiement de forces autour de la Libye. Le Premier ministre britannique David Cameron a jugé mardi "inadmissible" que le colonel Kadhafi "puisse assassiner son propre peuple" et souligné qu'il était légitime dans ces circonstances d'envisager la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au dessus de la Libye. Alain Juppé, ex-ministre français de la Défense qui a pris mardi matin ses fonctions au ministère des Affaires étrangères, a rappelé que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi était "bunkérisé à Tripoli et ses abords". "Les Etats-Unis sont favorables" à une telle interdiction aérienne. "Nous, notre position, c'est que ce n'est pas la priorité. La priorité, c'est de couper les avoirs (financiers libyens), les vivres", avait souligné auparavant à la radio RMC le ministre français des Affaires européennes, Laurent Wauquiez.