BENGHAZI (Libye) - Le rejet par Tripoli de l'offre d'un cessez-le-feu, sous conditions, des rebelles prouve que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi "ne veut pas la paix", a estimé samedi un porte-parole des rebelles à Benghazi, le bastion des insurgés dans l'est du pays. "C'est la preuve que (Kadhafi) ne veut pas la paix, il veut infliger au peuple libyen le plus de dommages possibles avant de quitter le pouvoir", a déclaré à la presse Moustapha Gheriani. Vendredi, Tripoli a rejeté les conditions posées par le Conseil national de transition (CNT), organe de direction de la rébellion, pour un cessez-le feu: liberté de parole pour les Libyens vivant dans l'ouest contrôlé par l'armée et surtout retrait des forces de Kadhafi des villes qu'elles contrôlent. Le porte-parole du CNT a admis que les réticences de la communauté internationale à livrer des armes à la rébellion "pourrait prolonger plus longtemps la guerre", tout en indiquant que les armes peuvent aussi parvenir à la rébellion par d'autres canaux. Mais se posera ensuite l'apprentissage du maniement de ces armes, a-t-il dit. "Ca prend du temps d'entraîner un soldat... Parfois, ça demande six mois. Cela nous prendra-t-il six mois? Peut-être pas mais ça demandera du temps". "Nous sommes moins armés (que les forces de Kadhafi), mais nous sommes le peuple", a-t-il conclu. Depuis le début de la rébellion, le 15 février, les insurgés ont gagné du terrain dans l'Est mais ont dû, à deux reprises déjà, reculer devant les contre-offensives de l'armée régulière à la puissance de feu supérieure. Seules les frappes aériennes de la coalition internationale, maintenant relayée par l'Otan, ont ralenti l'avancée des forces pro-Kadhafi vers Benghazi.