"Notre position est claire, pas de négociations avec le régime Kadhafi": un porte-parole du Conseil national libyen, récemment créé par l'opposition, a rejeté toute idée de pourparlers avec le "Guide" de la révolution, alors que les forces libyennes poursuivaient hier leur contre-offensive pour empêcher les insurgés de progresser vers Tripoli, la capitale. A Benghazi, principale ville de l'est du pays tenu par les combattants, un porte-parole du Conseil national libyen a affirmé qu'un homme disant représenter Moammar Kadhafi avait pris contact avec le Conseil pour discuter des modalités relatives à un départ du maître de Tripoli, au pouvoir depuis 1969. Sans dévoiler l'identité de cet intermédiaire, ni dire de quand datait ce contact, Moustafa Gheriani a expliqué à l'AP que le Conseil ne pouvait être certain qu'il agissait de sa propre initiative ou représentait bien Kadhafi. Mais il a rejeté au nom du Conseil, toute discussion avec le régime de Tripoli, qui continue de contre-attaquer. L'aviation libyenne a ainsi mené au moins cinq raids aériens dans la journée près de positions rebelles dans le port pétrolier stratégique de Ras Lanouf, (620km à l'est de Tripoli). Aucune information sur d'éventuelles victimes n'a pour le moment été diffusée. D'après un journaliste de l'Associated Press présent sur place, les frappes ne semblent pas avoir touché les rebelles. Les forces de Mouammar Kadhafi ont encerclé. Ville de 200 000 habitants, Zaouïah est le théâtre d'intenses combats entre les forces libyennes et les insurgés qui tentent de renverser Mouammar Kadhafi. Un exilé libyen a dit avoir pu entrer en contact brièvement avec un habitant mardi. "Mon ami m'a dit que c'était épouvantable. Il dit que les forces de Kadhafi cherchent à détruire la ville. De nombreux bâtiments sont complètement détruits, dont des hôpitaux, des générateurs et des lignes électriques", a déclaré cet exilé. "Les gens ne peuvent pas s'enfuir, c'est bouclé (...) Tous ceux qui peuvent combattre combattent, y compris les adolescents. Les femmes et les enfants restent à l'abri", a-t-il poursuivi. "Les chars (de Kadhafi) sont partout, en train de tirer. (Les rebelles) ripostent. L'armée de Kadhafi ne contrôle pas (la ville). Les combats se poursuivent." Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement, a déclaré que les forces libyennes contrôlaient la situation et qu'elles affrontaient la résistance de quelques combattants seulement. "La situation est très délicate. Il reste des poches de résistance, peut-être 30 ou 40 personnes, qui se cachent dans les rues et dans le cimetière. Elles sont désespérées", a-t-il dit à Reuters à Tripoli. Les journalistes ne peuvent se rendre à Zaouïah sans escorte officielle. Ceux qui tentent d'y aller par leurs propres moyens se font arrêter. Des journalistes de Reuters y sont allés le 5 mars. Ils ont constaté que les rebelles contrôlaient totalement la place du centre de la ville, avec des dizaines d'hommes armés de fusils d'assaut AK-47 postés sur les toits. Les insurgés disposaient également de chars et de véhicules blindés de transport de troupes pris aux forces loyalistes, ainsi que de mitrailleuses anti-aériennes montées sur des pick-ups. Ils paraissaient déterminés à se battre. Les unités d'élite de Mouammar Kadhafi déployées autour de la ville semblent disposer d'une puissance de feu supérieure.