PARIS - Les autorités maliennes ont constaté la présence sur leur territoire "d'armes lourdes volées" en Libye lors du soulèvement dans ce pays, a révélé le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubeye Maïga, dans un entretien mardi au journal Le Monde. "Les événements de Libye accroissent le potentiel de violence dans la région: nous avons enregistré sur notre territoire un afflux d'armes lourdes volées dans les arsenaux libyens", affirme le chef de la diplomatie malienne. Le ministre ne précise pas de quel type d'armes il s'agit. "C'est une menace de plus, non seulement pour les étrangers, mais pour l'Etat malien lui-même", a ajouté M. Maïga, interrogé sur l'influence de cette crise sur Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui opère dans le Sahel, notamment au Niger et en Algérie, pays frontaliers de la Libye et du Mali. L'insurrection armée, qui a éclaté en février contre le régime du colonel Kadhafi, a réussi à s'équiper, en prenant des dépôts de munitions du pays. Après avoir conquis une partie du pays, les insurgés ont subi une violente contre-offensive, qui a entraîné une coalition internationale à mener depuis le 19 mars des frappes aériennes contre les forces loyalistes. Cette crise "a fait prendre conscience aux pays de la région de la nécessité d'une mobilisation plus forte et plus durable, afin d'assurer la sécurité et la présence de l'Etat auprès des populations visées par Aqmi", analyse le chef de la diplomatie malienne.