ALGER - L'ancien président du Haut comité d'Etat (HCE, présidence collégiale de transition) Ali Kafi a annoncé qu'il ne participerait pas aux consultations sur les réformes politiques ordonnées par le président Abdelaziz Bouteflika en Algérie, dans une déclaration lundi au quotidien Echorouk. * "Je ne participerai pas à ces consultations", a déclaré au journal arabophone cet ancien colonel de l'Armée de libération nationale (ALN) qui avait mené la guerre d'indépendance contre la France. * * Le président du Sénat Abdelkader Bensalah, aidé de deux conseillers du chef de l'Etat, a commencé le 21 mai à sonder des partis politiques et des personnalités sur ces réformes. * * "Je ne crois pas à ces consultations car le régime en place ne veut pas d'un véritable changement. Tout ce qu'il fait vise à son maintien", a ajouté M. Kafi qui a dirigé de juillet 1992 à juin 1994, le HCE, organe transitoire de la gestion de l'Etat, créé en janvier 1992 après la démission de Chadli Bendjedid (1979-1992). * * Il avait succédé au premier président du HCE, Mohamed Boudiaf, assassiné en juin 1992 à Annaba, dans l'est du pays. Le HCE a été dissout en janvier 1994 à la suite de la nomination du général Liamine Zeroual au poste de président d'Etat. * * Selon la presse, M. Bouteflika a prévu de recevoir "personnellement" ses quatre prédécesseurs encore en vie dans le cadre de ces consultations. * * Outre M. Kafi, les partis d'opposition comme le Front des forces socialistes (FFS) du chef historique Hocine Aït-Ahmed, et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ont annoncé qu'ils ne boycotteraient ces consultations. * * Ils préparent l'introduction de réformes promises par M. Bouteflika dans un discours le 15 avril, en réponse aux manifestations sociales et politiques. * * Depuis janvier, des manifestations, marche, émeutes, émaillent la vie des Algériens. Les protestataires réclament des augmentations de salaire, mais aussi des emplois, des logements dans le sillage des révolutions arabes. * * Ces consultations doivent déboucher sur des propositions qui seront soumises à M. Bouteflika. Ce dernier présentera sa version finale au gouvernement qui élaborera des projets de loi à soumettre à l'Assemblée nationale en septembre. *