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Ali Kafi, un valeureux combattant mais aux jugements douteux
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Publié dans El Watan le 07 - 06 - 2011

Un ami intime à ma famille, le moudjahid Lamine Khène, ancien ministre des Travaux publics de H. Boumediène, ancien directeur général de l'Onudi, compagnon d'armes du colonel Ali Kafi en Wilaya II et un autre ami intime, Abdelaziz Djerrad, ancien secrétaire général de la présidence de la République, à l'époque de Ali Kafi puis de Liamine Zeroual, m'ont sévèrement tancé pour avoir qualifié l'ancien président du HCE, dans un article paru dans ces colonnes (consacré à Liamine Zeroual), de «personnalité insipide et médiocre». Si j'avais pensé un seul instant que ces deux qualificatifs avaient un tant soit peu quelque chose d'infâmant, je ne les aurais jamais utilisés, qui plus est à l'endroit d'un valeureux chef militaire de l'ALN, collaborateur du prestigieux Zighout Youcef, puis successeur de Lakhdar Bentobbal à la tête de la Wilaya II, au milieu de l'année 1957.
Cela dit, je retire ces propos et je présente toutes mes excuses au colonel Kafi ainsi qu'à sa famille ; tout en étant assuré que l'épaisseur du cuir de l'ancien président du HCE n'a pu être écornée le moins du monde par les propos d'un libre penseur, suffisamment marginal de son état pour que l'on ne s'offusque par trop de ce que sa plume ait pu dépasser sa pensée. Quoi qu'il en soit, je vais brièvement m'efforcer, ici, de montrer ce en quoi cette double appréciation avait de subliminal ; trois griefs que j'avais formulés, en leur temps contre Ali Kafi et que je reprends ici en substance.
1. Je ne peux accepter, en tant que partisan déclaré et convaincu du président H. Boumediène, le procès en sorcellerie instruit, il y a quelques mois, par Ali Kafi contre l'ancien président de la République, à qui il avait ni plus ni moins reproché d'avoir détruit l'Algérie. Chacun est libre de dresser le bilan de l'action de Houari Boumediène, mais personne n'a le droit de dire ou de laisser entendre que l'ancien président de la République a causé le malheur du pays. H. Boumediène s'est inlassablement battu, depuis la constitution de l'état-major général, en 1960, pour une Algérie prospère, altière (après toutes les humiliations infligées par le colonialisme au peuple algérien), moderne, développée et assurant l'égalité des droits et des devoirs entre ses citoyens. Il apparaît de plus en plus clairement que H. Boumediène est mort au combat, comme chahid pour avoir voulu une Algérie rayonnant durablement sur l'espace euro-méditerranéen et un Etat palestinien viable et indépendant. H. Boumediène, à l'instar de tous les hommes, avait aussi sa part d'ombre dont je laisse le soin à celles et à ceux qui ont eu à en pâtir d'en concevoir la partition, mais je ne sache pas que le colonel Kafi en ferait partie. Au demeurant, c'est avec beaucoup de tristesse et d'amertume que j'ai relevé que pas un seul des ministres de H. Boumediene ne s'est élevé contre les outrances du colonel Kafi à l'endroit de H. Boumediène, ce qui en dit long sur le courage et la loyauté des anciens compagnons de route du défunt ; mais cette couardise collective valide a posteriori les préventions que nourrissait H. Boumediène contre le personnel politique de l'époque qu'il se repentait souvent d'associer aux affaires de l'Etat.
2. Personne ne peut accepter les allégations de Kafi sur le tropisme occidental du père fondateur de l'Etat algérien, Abane Ramdane, pas plus qu'il ne me paraît tolérable de stigmatiser un prétendu berbérisme chez Abane ; c'est tout le contraire. Abane Ramdane, Krim Belkacem et Hocine Aït Ahmed, instruisaient en permanence leurs collaborateurs et les djounouds, qui étaient sous leurs ordres, contre toute dérive régionaliste ou clanique.
Les écrits et les témoignages, disponibles aujourd'hui, montrent à l'envi que des hommes comme Abane, Krim ou Aït Ahmed se sont battus bec et ongles pour l'éradication de toute velléité berbérophile dans les rangs du FLN/ALN. Les collaborateurs les plus proches de Abane n'étaient pas des Kabyles (Saâd Dahleb, Benyoucef Benkhedda, Larbi Ben M'hidi), les deux complices de Krim au sein du Comité interministériel de la guerre (Abdallah Bentobbal et Abdelhafid Boussouf) étaient originaires de Mila. Quant à Hocine Aït Ahmed, il était aussi bien en désaccord avec Ben Bella et Larbi Ben M'hidi qu'avec Abane Ramdane et le colonel Amirouche (les deux chefs kabyles avaient en commun d'exécrer la délégation extérieure).
Par ailleurs, au moment où la communauté scientifique vient de célébrer l'exceptionnelle carrière universitaire de Claudine Chaulet, une des plus grandes moudjahidates de ce pays (en qui Abane Ramdane avait une confiance absolue), c'est l'honneur du concepteur de l'Etat algérien moderne d'avoir tendu la main à l'ensemble des éléments de la minorité européenne, qui se considéraient, et ô combien à juste titre, des Algériens à part entière; une Algérie multiconfessionnelle, multilingue, multiethnique était le rêve de Abane et nombreux sont les Algériens acquis aujourd'hui à l'idée que si ce rêve s'était réalisé, l'Algérie serait aux avant-postes de la communauté internationale.
3.Enfin, au risque de surprendre, j'ai été choqué que l'ancien président du HCE puisse dénier le droit au président du RCD de publier un récit sur le colonel Amirouche.
Saïd Sadi n'a à solliciter le droit à personne de témoigner pour l'histoire. Il doit seulement admettre le débat et ne pas discréditer ses contradicteurs en les présentant, tous, comme des hommes du sérail. Grâce à Saïd Sadi, les Algériens ont pu librement débattre des semaines durant d'un épisode tragique de l'histoire intérieure du FLN/ALN et, de ce seul point de vue, sa démarche appelle l'approbation de toutes celles et tous ceux qui cherchent à connaître certaines vérités sur l'histoire de notre pays.
C'est pour ces trois raisons que j'ai été, de façon subliminale, emporté par ma fougue épistolaire. Assurément, le colonel Ali Kafi a été un des plus valeureux combattants de l'ALN (ce faisant, il était le contraire d'une personnalité insipide et médiocre) ; ses jugements sur les hommes et sur les évènements, sont en revanche, largement sujets à caution.


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