L'Algérie n'enregistre que 700 chercheurs pour 01 million d'habitants alors que la moyenne mondiale est de 1663 chercheurs pour 01 million d'habitants. « Au total, nous n'avons que 30 000 chercheurs pour plus de 35 millions d'habitants, dont 23 000 sont des chercheurs universitaires », a révélé, hier, le Doctor Hafid Aourag, directeur général de la Recherche scientifique et du développement technologique. Et sur ces 30 000 chercheurs, 2200 seulement sont permanents, parmi eux 17% uniquement sont producteurs et encadreurs. « La raison en est très simple. 17% des chercheurs permanents seulement sont doctorants. Une condition sine qua non pour pouvoir produire et encadrer les projets de recherche scientifique », explique Dr Aourag. La majorité de ces chercheurs permanents ne sont pas doctorants car ils sont issus du système classique d'enseignement où le magistère est le diplôme phare alors que dans le système LMD, c'est le doctorat qui en est le titre phare. « Nous espérons donc, après l'adoption du LMD dans nos universités, voir augmenter le nombre de nos doctorants. Nos universités recensent actuellement quelque 30 000 étudiants préparant le doctorat, ce qui nous fait, si l'on rajoute les plus de 20 000 étudiants préparant le magistère, 50 000 environ de futures chercheurs potentiel sur les 03 à 04 ans à venir », calcule le directeur de recherche d'autant que la nouvelle loi régissant la recherche scientifique prévoit d'atteindre 50 000 chercheurs à l'horizons 2014. « Nous avons trois ans pour combler le déficit des 20 000 chercheurs si nous ne voulons pas être dépassés par la croissance démographique. Mais il est clair que les prévisions pour 2012, concernant les chercheurs permanents dont le nombre devrait atteindre les 4500, ne seront pas concrétisées », confie-t-il, en relevant que les chercheurs permanents connaissent depuis quelque temps une « stagnation » dans leurs travaux de recherche. « Outre le manque en terme de doctorants, les unités de recherches n'ont pas évolué. Par ailleurs, le nombre des centres de recherches n'étant pas nombreux, les postes budgétaires sont très rares. De plus, même si les chercheurs produisent, (beaucoup de brevets sont enfermés dans des tiroirs), ils n'ont pas les moyens financiers pour les déposer en fonctionnement », regrette-t-il. Toutefois, Dr Aourag annonce que les pouvoirs publics ont « introduit une autre mesure qui permet au chercheur de déposer ses brevets en fonctionnement à la charge financière du laboratoire dans lequel il travaille ». A propos des laboratoires, Dr Aourag annonce la réception prochaine de nouveaux laboratoires et plate-formes technologique et technique qui permettront la création de nouveaux postes budgétaires et par conséquent, d'atteindre les objectifs tracés via la nouvelle loi en termes de chercheurs et d'ingénieurs. « Les nouvelles infrastructures de recherche sont implantées à l'intérieur ou à proximité des universités pour inciter les enseignants à se mettre à la recherche », note-t-il.