faudrait-il maintenir le mode de fonctionnement actuel de l'Assemblée ? A ce titre, des formations politiques estiment qu'il est temps d'attribuer plus de prérogatives aux représentants de la nation, surtout qu'ils devraient avoir comme première tâche, la révision de la Constitution. Fateh Rebaï, SG du mouvement Ennahda, déclare que la prochaine chambre basse devrait renfermer de « petits et faibles » groupes politiques qui ne pourront assumer pleinement la mission de contrôle du pouvoir exécutif. Pour y pallier, M. Rebaï propose la constitution dès à présent d'alliances politiques entre des partis dont les programmes se rapprochent. Le but étant la mise en place « d'un parlement dynamique » qui aura pour première épreuve l'amendement de la Constitution. Rebaï, favorable à la mise en œuvre d'un régime parlementaire, confirme que nul n'a encore besoin d'un parlement « dont la crédibilité a été largement remise en cause ». En ce qui concerne les salaires des députés, le leader d'Ennahda tient à rappeler que son parti a toujours plaidé pour que le député garde le salaire qu'il percevait avant son mandat tout en lui attribuant des détachements qui lui permettent d'avoir des primes pour activer sur le terrain sans contraintes financières. « Si Ennahda arrive à l'assemblée, il proposera des lois allant dans le sens d'un meilleur encadrement du travail parlementaire », indique-t-il avant de plaider pour la suppression du Conseil de la Nation, « dont le budget ne fait qu'alourdir les dépenses publiques ». Moussa Touati, président du FNA, ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs. « Il faut d'abord élire cette nouvelle assemblée, pour ensuite parler de son mode de fonctionnement », estime-t-il. Toutefois, il partage l'avis de Rebaï concernant la révision à la baisse des salaires des futurs élus surtout « que les députés actuels ne font pas grand-chose à part lever la main lors de l'opération de vote ». A son avis, le représentant de la nation doit avant tout avoir un statut social acceptable, une bonne réputation et une conscience professionnelle irréprochable. « Les élus ne doivent pas se contenter de servir des intérêts personnels ou partisans », lance-t-il. Du côté du RND, on se réjouit d'abord du fait que la prochaine assemblée soit « pluraliste » avec l'adhésion de nouvelles formations politiques. « Ce qui constitue déjà un acquis considérable », estime Miloud Chorfi, porte-parole et président du groupe parlementaire du Parti, tout en souhaitant que les prochains députés soient à la hauteur des attentes citoyennes. EXIT LA CHAMBRE D'ENREGISTREMENT Kamel Mida, chargé de communication du MSP, plaide en premier lieu pour plus de prérogatives aux prochains députés, afin de mener un travail digne de leurs engagements devant la nation. Et à l'instar d'Ennahda et du FNA, il propose de consacrer aux députés des primes, avec lesquelles ils pourront accomplir comme il se doit leur fonction, en plus de leur salaire initial. Il faudrait aussi, d'après lui, apporter quelques amendements au mode d'interpellation du gouvernement, à travers les questions orales ou écrites. Abdelhamid Si Affif, membre du bureau politique du FLN, estime que les attributions du nouveau parlement seront décidées par la nouvelle Constitution. Des attributions à travers lesquelles le FLN souhaite renforcer le pouvoir législatif, notamment en matière de contrôle. Si Affif plaide également pour plus de prérogatives aux élus et plus de liberté d'expression. Pour ce qui est des salaires des députés, il estime que cette question n'est plus d'actualité, compte tenu de la grille de salaire nationale et même internationale. « Dans le cas où on réclame au député plus de présence à l'assemblée cela impliquera plus de dépenses », fait-il remarquer. Hamlaoui Akouchi, SG du mouvement El Islah, estime nécessaire d'élire une assemblée qui soit le reflet de la volonté populaire, même s'il rappelle que sa formation a désapprouvé la soumission des textes de réformes avant la révision de la Constitution. Selon lui, les députés de la prochaine assemblée doivent avoir plus de prérogatives. Le courant islamiste, dit-il, est favorable dans sa globalité à la mise en place d'un régime parlementaire consacrant « un parlement qui demande des comptes à tout le monde y compris au président de la République ». Dans le même contexte, Noureddine Bahbouh, SG de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) souhaite en premier lieu l'élection d'une assemblée qui soit légitime et respectueuse des dispositions constitutionnelles lui attribuant le pouvoir de contrôler l'exécutif. Bahbouh estime qu'il faut éviter de refaire les erreurs du passé, ayant transformé l'APN en « chambre d'enregistrement ». A ce titre, l'arrivée des nouvelles formations au parlement devrait donner du sang neuf à cette institution, observe Bahbouh, plaidant pour l'instauration d'un véritable débat contradictoire au sein de l'assemblée et pour l'amendement du règlement intérieur et la loi organique régissant les deux chambres parlementaires, surtout si sa formation réussit le pari de décrocher des sièges à l'APN.