Les partis politiques, en lice pour les législatives du 10 mai 2012, ont axé leurs interventions samedi, au 21e jour de la campagne électorale, sur l'importance de la révision de la Constitution à laquelle devra procéder la future Assemblée populaire nationale (APN). Cette avant-dernière journée de campagne électorale coïncide avec le début de l'opération de vote des membres de la communauté nationale à l'étranger, à l'exception de ceux de France, qui commenceront à voter à partir de mardi prochain en raison de la présidentielle française dont le second tour est prévu dimanche. A Bordj Bou Arrèridj, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, a affirmé que sa formation politique n'était pas venue pour «jouer au loto ni pour commenter les affiches», mais pour poursuivre le travail qu'elle avait entamé, réviser la Constitution et élaborer de nouvelles Lois en accord avec les progrès en cours et les aspirations des citoyens. D'autre part, M. Belkhadem a indiqué que les réalisations accomplies en Algérie depuis l'indépendance étaient une source de fierté, appelant les électeurs à voter jeudi pour le parti du FLN. De son côté, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia, a rappelé, à Blida, que la prochaine APN procéderait à la révision de la Constitution pour, qu'entre autres, le Premier ministre devant diriger le gouvernement émane de la majorité parlementaire. M. Ouyahia a soutenu, par ailleurs, que «le seul parti qui sortira vainqueur des prochaines élections sera l'Algérie», appelant pour ce faire la population à investir «massivement» les bureaux de vote pour aider à l'essor du pays et mieux «combattre le désespoir». Quant à la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, elle a appelé, à Alger, à une participation massive aux élections législatives afin d'»immuniser» l'Algérie contre les convoitises étrangères. Rappelant que la prochaine assemblée aura à réviser la Constitution, Mme Hanoune a estimé qu'une rupture «franche» avec l'ordre ancien permettra le passage vers la fondation d'une deuxième République. Toujours à Alger, le secrétaire général de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), M. Noureddine Bahbouh, a estimé que le mode de gouvernance en vigueur en Algérie était «complètement dépassé» et qu'il devait céder la place à un «vrai changement». «Si notre formation politique a des députés dans la future Assemblée nationale, ils travailleront à amender la Constitution pour lever tous les obstacles qui se dressent devant l'épanouissement du citoyen et lui régler ses nombreux problèmes, notamment ceux liés à la santé et à l'éducation «, a-t-il promis. Tâche «cruciale» De son côté, le président du Mouvement des nationalistes libres (MNL), M. Abdelaziz Ghermoul, a qualifié de «cruciale» la tâche de la future APN, celle de modifier la Constitution, espérant, de ce fait, l'élection de personnes «qualifiées» à la chambre basse du Parlement. «La prochaine Assemblée populaire nationale assumera une tâche cruciale, celle de modifier la Constitution et il serait alors préférable de confier cette mission à des candidats qualifiés capables d'incarner les aspirations du peuple», a-t-il dit. Le leader du MNL a souhaité, dans ce contexte, qu'un «nouvel article interdisant l'amendement de la Constitution sans recours au referendum populaire figure dans la nouvelle Loi fondamentale», ce qui contribuerait, selon lui, à approfondir le processus démocratique en Algérie. Le président du Front de la justice et du développement (FJD), M. Abdallah Djaballah, a évoqué à Constantine et dans le détail la portée de ce scrutin qui devrait donner lieu à des amendements «profonds» de la Constitution. Il a plaidé dans ce contexte pour «l'instauration d'un régime parlementaire, devenu indispensable pour faire sortir l'Algérie de la crise», selon lui. A Boumerdès, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), M. Ali Laskri, a recommandé aux jeunes de «s'organiser pour défendre pacifiquement leurs droits et de rendre effective l'aspiration du peuple au changement et à l'édification d'un Etat de droit». M. Laskri a demandé également à ces jeunes de «se mobiliser avec le FFS pour créer, ensemble, une Assemblée constituante souveraine et élue démocratiquement, de manière à en faire un substitut civilisationnel et démocratique au régime actuel.» A Rouiba (Alger), le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), M. Belkacem Sahli, s'est dit «convaincu» que le peuple algérien, notamment les jeunes, soit au rendez-vous jeudi prochain pour construire «l'Etat algérien nouveau». «Les Algériens seront au rendez-vous le 10 mai afin d'opérer le changement escompté et construire un Etat algérien nouveau basé sur un système républicain et pluraliste», a dit M. Sahli, avant d'insister sur l'importance d'élire des représentants «compétents» et «intègres» dans la prochaine APN.