« Nous ne pouvons reculer et permettre à ceux qui violent la loi et arment des militants de tenir tête au gouvernement » déclare le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva après les affrontements qui ont fait 22 morts et 172 blessés en 48 heures. Selon lui, les affrontements entre les «chemises rouges», les partisans de l'ex-Premier ministre Thaksin, infiltrés par des « terroristes armés » et l'armée menacent de plonger la Thaïlande dans une guerre civile. Ces débordements ont été provoqués par l'annulation des élections législatives anticipées, fixées initialement le 14 novembre 2010. Le gouvernement qui a accepté leur organisation dans le cadre d'un plan de sortie de crise est revenu sur sa décision après le refus des manifestants de quitter le quartier Ratchaprasong, tant qu'ils n'auraient pas des garanties sur les engagements par écrit du gouvernement. Cette situation inquiète la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, Singapour, la Chine sont préoccupés « vivement ». Ils encouragent les protagonistes à « manifester de la modération » et « résoudre pacifiquement leurs différends » pour «pour éviter de nouvelles violences et pertes en vies humaines». M Abhisit Vejjajiva a décidé de recourir aux moyens extrêmes pour ramener la paix. Des barrages militaires quadrillent la capitale et les « quartier rouges » sont désormais privés d'électricité, d'eau et de nourriture. Ces mesures «sont les mieux adaptées et vont être maintenues afin de restaurer la paix dans le pays» dit-il. Selon Sunsern Kaewkumnerd, porte-parole de l'armée, «il y a un plan pour évacuer le quartier de Ratchaprasong si l'occupation ne prend pas fin», ajoutant toutefois que les autorités n'ont pas encore fixé le moment de l'opération. «Sans une préparation adéquate, il y aura davantage de pertes de vies humaines», a-t-il affirmé. Parallèlement à ces « actes » la justice thaïlandaise a été actionnée. Elle a condamné 27 manifestants à des peines de prison en vertu de l'état d'urgence. Promulgué en avril dernier, il interdit toute participation à un rassemblement. Au moins 46 morts et plus de 1.100 blessés ont été dénombrés, depuis le déclanchement de la crise le 14 mars dernier. « Je ne sais pas comment le conflit va se terminer » avoue Jatuporn Prompan, l'un des leaders des manifestants.