Le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a réaffirmé hier sa volonté de déloger les manifestants qui paralysent le centre de Bangkok, dans une émission télévisée aux côtés du chef de l'armée censée témoigner d'une certaine unité au sommet du pouvoir. «Il y aura une opération pour reprendre [le quartier de] Ratchaprasong mais nous ne pouvons révéler le processus, les mesures et le moment, parce que cela dépend de plusieurs facteurs», a déclaré Abhisit. Les «chemises rouges», qui exigent des élections anticipées, manifestent depuis la mi-mars pour faire tomber le gouvernement et occupent depuis trois semaines un quartier touristique et commerçant autour duquel ils ont érigé des barricades. Nombre de femmes et quelques enfants y campent actuellement, rendant délicate une opération des forces de l'ordre. La crise a déjà pris un tour violent avec les affrontements du 10 avril (25 morts, 800 blessés) et les attaques à la grenade de jeudi (un mort, 85 blessés). «Le problème n'est pas tant de savoir s'il faut ordonner une dispersion mais plutôt de savoir comment régler la crise», a ajouté Abhisit, contraint depuis six semaines d'expédier les affaires courantes depuis un camp militaire en banlieue. Pressé par son camp d'en finir, le Premier ministre est apparu avec le chef de l'armée Anupong Paojinda pour faire taire des rumeurs de désaccord. «Nous sommes une armée pour la nation, pour la monarchie et pour le peuple. Nous ferons notre travail sans prendre parti. Nous suivrons la politique du gouvernement», a assuré le général lors de cette émission préenregistrée samedi dernier.