« L'Alliance de l'Algérie verte » des trois partis islamistes, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), El Islah et Ennahda, est née. C'était, hier, lors d'une cérémonie officielle à Alger en présence des leaders des trois formations. Dans leurs déclarations respectives, ils ont mis en avant la conjoncture particulière nationale et internationale qui a conduit à la naissance de ce pôe islamiste, aujourd'hui limité à trois formations. D'ores et déjà, la coalition peut compter sur la bénédiction de l'Association des oulémas musulmans algériens. Son représentant, Essaïhi El Oulmi, estime que la démarche initiée par les trois partis est le bon chemin vers une meilleure pratique politique. Il espère qu'elle sera un exemple à suivre pour tous les acteurs politiques nationaux. Aboudjerra Soltani, président du MSP, a indiqué que l'Alliance est ouverte à d'autres partis qui partagent les mêmes idéaux. « Il est plus que jamais temps pour la classe politique d'aller vers des pôles politiques qui sont une exigence de l'heure », estime-t-il. Le chef du MSP affirme que l'Alliance contribuera, à coup sûr, à la configuration de la carte politique nationale, elle qui est basée sur le triptyque : consécration des valeurs de la citoyenneté, fin de la légitimité historique, encouragement de la classe politique à aller vers des blocs politiques. Fateh Rebaï, SG d'Ennahda, n'a pas manqué de qualifier « d'historique » la démarche. « C'est une étape qui aura à donner un nouveau souffle à l'activité politique nationale mais aussi et surtout à corriger le processus des réformes ». Quant au SG d'El Islah, Hamlaoui Akouchi, il a fait savoir que les élections législatives sont d'une importance capitale dans la mesure où elles donneront naissance, après la constitution d'une nouvelle Assemblée, à une nouvelle Constitution. Pour lui, le boycott des élections est loin d'être une solution pour combattre la fraude. Le triumvirat compte aborder les prochaines joutes avec une stratégie de campagne commune et un programme unique. Même l'épineuse question de la confection des listes électorales semble résolue. M. Azeddine Djerafa, coordinateur de l'Alliance, a affirmé que les trois formations présenteront des listes communes. Et de souligner que l'Alliance « est un saut quantitatif dans l'échiquier politique national ». Pour lui, il s'agit, sans conteste, d'une initiative louable et d'un « modèle » à suivre en matière d'exercice politique. Son argument : l'Algérie est beaucoup trop grande pour être gouvernée par une seule formation. Notons que les trois présidents animeront, la semaine prochaine, une conférence de presse.