Telle une homélie du vendredi, la naissance du regroupement politique composé d'El-Islah, Ennahdha et du MSP a été faite, hier à l'hôtel Safir, devant une foule de militants et un parterre de journalistes de la presse écrite et de l'audiovisuel. Et comme à chaque cérémonie festive, les trois leaders, à savoir Bouguerra Soltani pour le MSP, Akkouchi Hamlaoui pour El Islah, et Fateh Rebaï pour Ennahdha se sont présentés dans une attitude triomphale, à la limite arrogante, pour annoncer à toute la mêlée la naissance de «Takatoul el djazaïr el-khadra, le bloc de l'Algérie verte» par la voix du coordinateur du bloc, Azzedine Djraba. Ce dernier s'est empressé de féliciter les jeunes militants des trois partis activant sur les réseaux sociaux, tels que Facebook et Twitter, qui, selon lui, ont permis la concrétisation de cette alliance. «Ces jeunes sont capables eux aussi de créer un printemps algérien», s'enorgueillit-il. La parole a été donnée par la suite au représentant de l'Association des oulémas algériens, Oulmi Essaïhi, qui a, dès l'entame, béni cette alliance et fait part du soutien de l'association qu'il représente à ce regroupement politique. «Les partis politiques doivent s'unir pour le bien du peuple et du pays», clame t-il, en soulignant que «nous ne les soutenons pas pour leur tendance idéologique, mais parce que, à trois, ils représentent un fort qui défend les piliers de l'Etat algérien». S'adressant aux trois leaders, il les a incités à «prouver» que l'islam peut gouverner à ceux qui préconisent l'éloignement de la religion du pouvoir. Après le visionnage d'une vidéo les montrant lors des pourparlers, dont l'issue a été leur regroupement en bloc, les trois leaders se sont relayés devant le pupitre, exposant, chacun, le but et les objectifs de cette alliance. Pour Rebaï, se sont les «enfants» du courant islamiste qui ont souhaité la naissance de ce bloc. Selon lui, ce bloc intervient dans une conjoncture, nationale et internationale exceptionnelle, qui oblige le pays à entreprendre certaines réformes. Il annonce un programme commun et des listes communes, en qualifiant ce bloc «d'exploit», affirmant qu'il a «toutes ses chances» pour réussir, notamment, après que le peuple l'aura «adopté». Akkouchi dira que ce bloc représente «l'identité» algérienne, en appelant les jeunes à se diriger vers les bureaux de vote le 10 mai prochain pour réaliser de réelles réformes. Le mot de la fin sera pour Soltani, qui insistera sur le besoin d'un nouveau mécanisme pour unifier les partis en un seul et unique bloc. Il reviendra sur les points essentiels, lesquels ont permis cette alliance, à savoir les initiateurs, les commissions préparatoires des trois partis et ceux qui ont parié sur l'échec de cette alliance. Il affirmera par ailleurs, que le bloc est «ouvert» pour d'autres adhérents, le qualifiant d'une nouvelle ère dans le militantisme politique qui dépasse «l'égoïsme partisan». «Nous voulons une Algérie démocratique, sociale, selon les principes de l'islam», conclut-il. Tous les trois s'accordent à qualifier cet événement de «réussite jamais vue en Algérie».