Photo : S. Zoheïr Par Younès Djama Une alliance politique solidaire capable de former un groupe parlementaire influent lors de la révision de la nouvelle Constitution, mais surtout ouverte aux autres tendances politiques quelle que soit leur couleur. Vœu présomptueux ? Quoi qu'il en soit, les partis islamistes réunis désormais sous la bannière d'un même discours et d'une même orientation (MSP-Islah-Nahda) y croient. «Par cette alliance, nous ambitionnons une place qui nous permettra d'apporter un changement en matière de libertés, de pluralisme politique, de développement et de stabilité auxquels aspire le peuple algérien, et pour que l'Algérie ne demeure pas en reste de l'évolution dans la région arabe», a déclaré dans un premier temps le SG d'En-Nahda, Fatah Rebaï, à l'APS. Rebaï a tenu à faire remarquer à ce propos, que le rassemblement œuvrera à la réalisation «d'un changement pacifique par les urnes en tant que moyen optimal pour préserver la stabilité et d'éviter toute ingérence étrangère». Si l'alliance remporte la majorité aux législatives, a-t-il dit, «nous travaillerons en étroite collaboration avec les autres partis indépendamment de leur appartenance politique pour parvenir à un consensus notamment autour des grandes préoccupations des Algériens».Cette alliance islamiste ne signifie toutefois pas qu'il y a une intention de fusion en un seul et unique parti, même si une telle éventualité ou du moins le principe même ne serait pas exclu en cas de victoire lors des législatives. Se disant pour une «participation effective à l'amendement de la Constitution et au redressement du processus des réformes politiques», le trio islamiste motive le choix pour une alliance en se référant aux précédents peu réjouissants dont ils auraient été victimes «à cause des positions de la majorité parlementaire qui faisait avorter les amendements, que nous estimions à même de satisfaire les aspirations des citoyens, pour faire passer uniquement ce qui convenait au pouvoir». L'aveu est de Hamlaoui Akkouchi secrétaire général d'El Islah. De son côté, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Boudjerra Soltani a affirmé dans une conférence de presse que les partis membres de l'Alliance islamiste «se préparent actuellement à arrêter la liste électorale et la carte géographique» de cette union. Selon Soltani, cette alliance politique s'appuie «sur des programmes, des orientations et des projets. Elle est porteuse d'une vision future et n'est pas une union conjoncturelle qui s'arrêtera après le scrutin», a-t-il précisé. A propos de la méthode à adopter lors de la campagne électorale des prochaines législatives, le chef de file du MSP a indiqué qu'elle repose sur «le discours unifié» des trois partis, soulignant que cette alliance «ouvrira la voie à d'autres alliances entre démocrates et nationalistes». Pour rappel, le Conseil consultatif du MSP a décidé, samedi lors de sa réunion extraordinaire, d'apporter des changements sur le plan et le programme d'action du mouvement pour 2012 et donné son accord de principe à l'idée d' «élargir la vision du parti à la famille politique», a précisé le président du MSP qui a cautionné l'initiative d'alliance islamique entre son parti, le Mouvement En-Nahda et le Mouvement El-Islah. «L'Alliance islamique véhicule une vision prospective, elle est loin d'être une alliance conjoncturelle qui disparaîtra à la fin du scrutin», a précisé M. Soltani. Pour le MSP, «aucune mouvance n'est en mesure de diriger à elle seule l'Algérie ni régler ses problèmes complexes», a estimé M. Soltani rappelant que les précédentes alliances ont été formées au motif de la réconciliation nationale. Les nouvelles, doivent obéir à l'objectif de «concrétisation des réformes», a-t-il encore soutenu. Pour rappel, l'accord entre les trois mouvements islamistes a été scellé par les trois leaders, Aboudjerra Soltani, Fateh Rebaï et Hamlaoui Akkouchi, en l'absence de deux autres chefs de partis, Abdallah Djaballah, qui a tôt fait de prendre ses distances vis-à-vis d'une telle démarche, et d'Abdelmadjid Menasra, le chef du Front du changement, dissident du MSP.