L'AC Milan et le FC Barcelone, adversaires en phase de poules, vont de nouveau partager l'affiche lors du choc des quarts de finale de la Ligue des champions alors que le Real Madrid, l'autre grand favori de l'épreuve, a été bien mieux loti vendredi en héritant de l'Apoel Nicosie. Le tenant du titre catalan a certes évité de croiser la route de son grand rival madrilène mais il n'a sans doute pas gagné au change avec la bande à Zlatan Ibrahimovic, championne d'Italie et leader de la Serie A. Si le Barça souhaite devenir la première équipe à se succéder à elle-même depuis le grand Milan d'Arrigo Sacchi en 1989-90, il devra sortir le grand jeu face à un club redevenu une terreur après plusieurs saisons de vaches maigres. La défense italienne fait de son côté déjà des cauchemars à l'idée de se frotter au génial Lionel Messi, qui survole le classement des buteurs de la C1 (12 buts) après son formidable quintuplé contre Leverkusen en 8e de finale retour. Mais le souvenir du double affrontement du début de saison incite à la prudence côté blaugrana, les deux formations ayant eu du mal à se départager au 1er tour (2-2 au Nou Camp, victoire 3-2 du Barça à San Siro). « Nous tombons sur l'une des équipes les plus grandes de l'histoire, a réagi l'entraîneur barcelonais, Pep Guardiola. Je ne pense pas à une hypothétique demi-finale. Je sais seulement que ce sera un quart de finale terriblement dur, très compliqué mais aussi très beau ». Le grand rival du Barça, le Real Madrid, a en revanche touché le gros lot en tombant sur l'équipe que tout le monde souhaitait affronter : le surprenant Nicosie, premier club chypriote à atteindre ce stade de la compétition et devenu l'emblème de la réforme Platini (meilleure accessibilité de la C1 à des petits pays). « C'est quelque chose d'incroyable pour nous et pour Chypre, a réagi Fivos Erotocritou, le président de l'Apoel. Les émotions que nous traversons sont uniques. Je pense que ce sera difficile de revivre quelque chose comme ça. « Pour le Bayern Munich, la méfiance sera de mise face à des Marseillais qui viennent de faire chuter l'Inter Milan. Mais les Bavarois de Gomez et Ribéry seront particulièrement motivés, la finale de la C1 ayant lieu dans leur antre de l'Allianz Arena le 19 mai. Ils ont surtout donné un petit aperçu de leur potentiel en écrasant le FC Bâle en 8e de finale retour (7-0 avec un quadruplé de Gomez et trois passes décisives de Ribéry). « Je pense que c'est un tirage dont on peut être plutôt satisfait, a déclaré le directeur exécutif du Bayern Munich, Karl-Heinz Rummenigge. C'est aussi un petit avantage de jouer le premier match à l'extérieur », le mercredi 28 mars. « Marseille a battu Dortmund deux fois en phase de poule. C'est un avertissement suffisant. Cela ne sera pas du gâteau », a poursuivi l'ancien grand joueur allemand. S'il parvient à accéder au dernier carré, le Bayern ne sera pas au bout de ses peines et croisera sans doute le Real. Pour le vieillissant Chelsea, miraculeusement qualifié après un exploit face à Naples, l'avenir s'annonce compliqué contre le Benfica Lisbonne. « Ils étaient dans le même groupe que Manchester United. Ce sera difficile pour nous », s'est inquiété Roberto Di Matteo l'entraîneur de Chelsea. En cas de succès, les Blues ne seraient pas sortis d'affaire puisqu'ils retrouveraient en demi-finales le vainqueur de l'affiche entre l'AC Milan et le FC Barcelone.