Quel est le potentiel hydrique de la wilaya d'Alger ? L'Algérie était alimentée jusqu'à 1986 des eaux souterraines. Mais, devant l'accroissement de la demande en eau, les pouvoirs publics étaient obligés de chercher d'autres ressources. C'est pourquoi, ils ont lancé un programme Spik (Système de production Isser-Keddara). Le système consiste à mobiliser les eaux de surface par la réalisation de deux barrages, ceux de Keddara et de Beni Amrane, interconnexion à l'ancien barrage d'El Hamiz. Ce système a été mis en service à partir de 1987, mais, rapidement, il s'est avéré insuffisant, et la sécheresse de 2001 a démontré qu'il faut mobiliser d'autres ressources. C'est pour cela que l'option du dessalement de l'eau de mer a été retenue et mise en œuvre. Aujourd'hui, les disponibilités en eau pour alimenter Alger sont de l'ordre d'un milliard six cent mille mètres cubes par jour, pour des besoins estimés à neuf cent mille mètres cubes par jour. C'est pour dire que nous avons un excédent en eau par rapport aux besoins. Le réseau de distribution à travers les 57 communes de la wilaya d'Alger développe une longueur totale de 4 200 km. La direction des ressources en eau réalise une moyenne de 100 km de réseau par an, financé sur budget de l'Etat et de la willaya. Par contre, la Seaal, gestionnaire des réseaux, procède annuellement à la rénovation de 50 km. Quelles sont les opérations de renforcement de l'approvisionnement en eau potable et quelles en sont les difficultés rencontrées ? Les opérations de renforcement qu'on a mises en œuvre consistent en la diversification de la ressource en eau (eaux souterraines, eaux de surface et dessalement de l'eau de mer), ce qui a permis de sécuriser définitivement la capitale en matière d'eau potable. Nous avons réalisé des extensions de réseaux, à travers les nouveaux quartiers et lotissement pour raccorder la totalité de la population de la capitale. Aujourd'hui, ce taux de raccordement est de 98%. La rénovation des réseaux (une moyenne de 50 km par an, pour réduire la perte et le gaspillage de l'eau, la réalisation des ouvrages de stockage (réservoirs et châteaux d'eau). Il convient de savoir que la quantité de ces ouvrages est, aujourd'hui, de sept cent cinquante mille mètres cubes. Peut-on dire qu'aujourd'hui, il y a moins de coupures d'eau ? Avec cette disponibilité en eau, les 57 communes de la wilaya d'Alger sont alimentées H/24. Il existe, en effet, quelques coupures programmées pour des travaux de réparation ou encore de nettoyage d'ouvrages de stockage. Certains quartiers, lotissements et haouchs connaissent quelques perturbations, et pour lesquels la wilaya d'Alger a lancé des travaux de remise à niveau des réseaux. Que prévoyez-vous pour marquer la date du 22 mars (célébration de la Journée mondiale de l'eau) ? La célébration de la journée mondiale de l'eau est organisée cette année en Algérie sous le thème « Eau et sécurité alimentaire ». Elle sera célébrée par le ministère des Ressources en eau, conjointement avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Un programme commun est en cours de finalisation. Il mettra en évidence les efforts engagés par notre pays pour le règlement définitif du problème de la disponibilité en eau et, plus particulièrement, le développement de l'irrigation. Consomme-t-on une eau de qualité ? On consomme une eau de très bonne qualité. La Seaal, organisme exploitant, effectue des analyses quotidiennement à tous les niveaux des systèmes de distribution. En parallèle, la commission de wilaya de lutte contre les maladies à transmission hydrique procède aux prélèvements et analyses de la qualité de l'eau. Quel bilan faites-vous de l'année 2011 ? On a réalisé approximativement 60 kilomètres de réseaux de distribution, on a réceptionné trois réservoirs de cinq mille mètres cubes chacun et deux stations de pompage. Des projets en perspective ? Nous comptons lancer des projets d'interconnexion des réseaux à Ouled Fayet, la réalisation de huit réservoirs de cinq mille mètres cubes chacun, cinq stations de pompage, sans oublier le projet de sensibilisation de la population sur l'économie de l'eau. Un mot pour la fin... On a réalisé des infrastructures, la pluviosité est exceptionnelle cette année, car on a enregistré jusqu'à présent plus de 600 millimètres de précipitations, les barrages qui alimentent Alger sont pleins, mais ces données ne doivent pas nous faire oublier qu'on doit gérer cette ressource avec précaution tout en axant nos efforts sur l'économie de l'eau.