Chacun de ces artistes a donné de sa voix et de son rythme le plus souvent endiablé, pour honorer tel qu'il se doit leur père spirituel présent dans la salle. Dans le prolongement des hommages rendus aux artistes que le ministère de la Culture a initiés, la salle Ibn Zeydoun de l'Office Riad El Feth (Oref) a été, samedi dernier, le théâtre d'une soirée mémorable en l'honneur de Rabah Driassa. Beaucoup d'émotion et de nostalgie, en somme, au vu du programme concocté par les organisateurs. C'est d'abord le film documentaire qui retrace la vie et l'œuvre du chantre de la chanson algérienne. Des images qui retrempent le spectateur dans les années fastes du chanteur qui, par ailleurs, cumule nombre de facettes artistiques : auteur-compositeur, interprète et artiste-peintre. C'est ensuite, l'interprétation remarquable et remarquée de ses tubes populaires par une pléiade d'artistes de renom. Mohamed Oujdi, Naceredine Blidi, Samir Toumi, Abdou Driassa, Nadia Benyoucef et Naïma Fethi se sont, en effet, relayés sur scène pour chanter avec force et conviction Nedjma Kotbia, Ya Khomria, Ya el houta, Ya Loumima, Ya baba, etc. pour le grand bonheur d'un public acquis de longue date aux prouesses artistiques de Driassa. Chacun de ces artistes a donc donné de sa voix et de son rythme le plus souvent endiablé, pour honorer tel qu'il se doit leur père spirituel présent dans la salle. Il y avait aussi une lecture d'un poème dédié en son honneur par El Hadj Ahmed Bouziane venu spécialement de Tiaret, pour marquer de sa présence l'événement. C'est enfin la clôture de la soirée en apothéose par Rabah Driassa lui-même, qui interpréta en compagnie de la ministre de la Culture et des artistes quelques extraits de ses chansons, dont le fameux Yahiaou Ouled Bladi. Cet hommage qui entre dans le cadre d'une démarche de préservation et de promotion du patrimoine algérien a énormément touché Rabah Driassa qui a déclaré en substance : « Je tiens à remercier Madame la Ministre qui a honoré beaucoup d'autres artistes avant moi. Des pionniers desquels nous avons appris ». Il ajoute : « Je m'incline devant la disparition du maître de la chanson bédouine et sahraouie Khelifi Ahmed, qui a été honoré de son vivant ». Il conclut : « J'aime les jeunes talents qui montent, que j'encourage, du reste, à percer, chacun dans son domaine artistique, que ce soit chaâbi, moderne... et même le raï pour qui je souhaite la bienvenue à tous ses fervents défenseurs ». Né le 19 août 1934 à Blida, Rabah Driassa est, pour rappel, auteur-compositeur, interprète et artiste peintre. Il est considéré comme l'un des piliers de la chanson et de la musique algérienne. Il a notamment mis en valeur l'Algérie, la femme algérienne, l'amour etc. Parmi ses plus belles compositions trônent en bonne place Nedjma Kotbia, Ya Tefaha, Ya Abdelkader...