Le président sortant et son ancien ministre des Affaires étrangères sont pratiquement à égalité. Alors que les résultats officiels des élections afghanes ne seront donnés que le 17 septembre, les deux camps revendiquent déjà la victoire. Le directeur de campagne du président sortant, Hamid Karzaï, a été le premier a affirmé que son candidat avait remporté la présidentielle. Le porte-parole de son rival Abdullah Abdullah a répliqué : «Selon nos observateurs dans les bureaux de vote, le Dr Abdullah a gagné avec 63% des voix contre 31% à Hamid Karzaï». Il a également dénoncé des fraudes multiples parlant de bourrage des urnes, de menaces contre les organisateurs et les observateurs des élections, de représentants gouvernementaux usant et abusant de leur pouvoir contre les candidats autres que Karzaï. Au moins 40 des quelque 100 plaintes déposées à propos du scrutin viennent du camp Abdullah. Après la fin du dépouillement hier, les correspondants sur place ont rapporté que les premiers résultats préliminaires montrent que le président sortant et son ancien ministre des Affaires étrangères sont pratiquement à égalité. Karzaï aurait reçu la majorité des voix dans le Sud et l'Est du pays, tandis qu'Abdullah Abdullah serait en tête au Nord de Kaboul et dans la province de Parvan. Si l'égalité se confirme, les deux hommes iront au second tour qui ne pourrait être organisé qu'environ dans huit semaines. La Commission électorale afghane a souligné qu'il était trop tôt pour proclamer un résultat et le G8 a appelé les candidats à la retenue d'ici la publication des résultats. Du côté UE, on s'est dit préoccupés par les échos de fraudes alors que le président américain Barack Obama estime que ces élections sont « un important pas en avant » et a promis le soutien au futur gouvernement. Aux Etats-Unis, Karzaï est de plus en plus critiqué à cause de la corruption de son gouvernement et pour le peu de soutien dont il jouit auprès des Afghans. Son rival, qui a été porte-parole pour les milices qui avaient aidé les Etats-Unis à renverser les talibans, l'a critiqué pour les mêmes raisons durant la campagne électorale.