Les « 5 +1 » prennent à peine acte du bout des lèvres des efforts consentis par la Turquie et le Brésil pour désamorcer la crise du nucléaire avec l'Iran qui a accepté d'envoyer 1200 Kg de son uranium bassement enrichi à 3.5 % en Turquie en échange de 120 Kg d'uranium enrichi à 20%, dans un délai maximum d'un an, pour alimenter son réacteur nucléaire de recherche de Téhéran - le tout sous la supervision de l'AIEA- avant d'annoncer le quatrième train de sanctions paralysantes contre l'Iran… pour ne pas déplaire aux Israéliens qui ont foulé aux pieds moult résolutions onusiennes avec la bénédiction des Gardiens du Temple de New-York. Les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne et l'Allemagne qui misent sur une confrontation à la différence du Brésil et de la Turquie qui ont parié sur la diplomatie, qualifient depuis lundi l'accord en dix points conclu par les deux membres non permanents du Conseil de Sécurité avec l'Iran de simple manœuvre pour « faire baisser la pression », voire de la « poudre aux yeux ». « Il ne règle en rien le problème posé par le programme nucléaire iranien » disent-ils en chœur. La raison de ce défaitisme ? Ils ne supportent pas de voir « deux pays émergents et indépendants » agir comme de grandes puissances diplomatiques, se mêler de cette partie d'échecs iranienne à gros enjeux et encore moins prétendre à une participation demain aux négociations sur des dossiers internationaux avec eux. A Téhéran, les pays émergents ont montré qu'ils n'ont plus besoin des « conseils » des « Grandes puissances » qui ont pris en otage le Conseil de sécurité, depuis plus de 60 ans, pour défendre leurs droits ou faire entendre leur voix sur les affaires du monde. Leur contre pouvoir mondial qui a déjà fait une entrée dans l'environnement, le commerce, l'investissement a franchi dans la capitale iranienne une nouvelle étape. Depuis lundi, ils sont actifs sur une chasse gardée des « grands » : la prolifération nucléaire en Iran et par extension le Proche Orient, une région-clé pour l'Europe et les Etats-Unis qui en optant pour les sanctions malgré la dernière offre iranienne montrent leurs vrais desseins : leur refus de céder les manœuvre de l'ONU, le système de Bretton Woods et le G20, deux institutions mises en place avant le début de la guerre froide aux pays du Sud qui leur dénient le droit de régenter seuls le monde.