La pollution marine par les hydrocarbures fait, depuis hier, l'objet d'un séminaire international de deux jours à Alger que Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, a inauguré en présence des ministres des Transports et des Affaires étrangères et des représentants des membres de l'Association des pays producteurs de pétrole en Afrique (APPA). La rencontre a lieu au lendemain de l'accident de la plateforme BP dans le Golf du Mexique, un sinistre qui a soulevé encore une fois, du côté méditerranéen notamment, la problématique de la fragilité et faiblesse du système de lutte et de prévention contre la pollution marine. «Les risques de pollution marine liés à la production et transport maritime des hydrocarbures sont réels d'autant plus qu'il y a un déséquilibre entre le danger lié à ce fléau et la faiblesse des actions nationaux mis en place pour y faire face», souligne le ministre de l'Energie et des Mines dans son allocution d'ouverture. Des centaines de milliers de tonnes d'hydrocarbures, poursuit-il, sont déversées annuellement dans la méditerranée qui supporte 30% environ du commerce maritime mondial et 22% du transport international de pétrole. «Les opérations de dégazage et de déballastage de navires engendrent aussi une pollution souvent sous estimée», avertit-il. Plus de 600 millions de tonnes traversent, en effet, annuellement la Méditerranée et par ce fait, elle est considérée comme la mer la plus polluée dans le monde, assure pour sa part Mahmoud Zeghloul, sous- directeur juridique de la Sonatrach. «Les opérations d'exploitation, comme le dégazage et le déballastage, contribuent à 15% à la dégradation de l'eau de la Méditerranée tandis que les accidents contribuent à 25%», dit-il. L'Algérie compte faire appel à la solidarité internationale et aux compagnies pétrolières à se mobiliser pour la lutte contre les catastrophes écologique liées aux hydrocarbures, notamment du côté de la rive sud de la méditerranée et de la côte ouest de l'Afrique qui ne sont pas suffisamment outillés. Dans son intervention, Chakib Khelil, a évoqué les efforts fournis par l'Algérie en matière de prévention, la création notamment de la société multinationale OSPREC (Oil Spill Response Company) en 2007 dont presque 50% d'actions sont détenues par Sonatrach. Cette société qui sera opérationnelle en 2012, est chargée d'intervenir en cas d'accidents dans la région sud de la Méditerranée et au niveau de la côte ouest du continent noir, sur une zone d'action de 20 000 km s'étalant du canal de Suez au Golf de Cabinda. «Lors de l'accident de la plateforme de BP au Golf de Mexique, le BP a demandé à Sontrach de lui prêter ou vendre des équipements. Nous, à travers OSPREC, nous voulons éviter ce genre de situation, pouvoir intervenir rapidement et efficacement en cas d'accidents, être prêts par les moyens humains et techniques nécessaires, ne pas attendre surtout que l'accident se produise pour quémander les équipements nécessaires», soutient le ministre.