Une plus grande coopération entre les pays africains, des plans de surveillance pour chaque pays et la création d'un Fonds de protection contre les marées noires, figurent parmi les principales recommandations qui ont sanctionné, jeudi à Alger, le séminaire international sur la pollution marine par les hydrocarbures. Ce séminaire qui a regroupé plus de 250 spécialistes de plusieurs pays, a été l'occasion pour les représentants des pays africains de relever l'inadéquation entre, d'une part l'importance du risque de pollution des mers et d'autre part, la faiblesse criarde des moyens des pays africains à faire face à tout danger. Les conclusions des travaux soulignent l'absence de stratégie de lutte contre la pollution marine par les tankers (bateaux citernes), l'absence de cartographie, voire une méconnaissance des techniques de surveillance alors que les côtes africaines sont considérées comme extrêmement vulnérables. Les participants ont à mis également en exergue "le faible intérêt des pays pour mettre en application des instruments de surveillance des côtes". Les débats ont permis de passer en revue les différents cas d'accidents maritimes survenus dans le monde, causant des marées noires. La Turquie et l'Espagne ont présenté des communications qui ont suscité un vif intérêt de la part de l'assistance, parce que, selon les participants, ces expériences montrent la complexité du phénomène et la difficulté de lutter contre le déversement du pétrole en mer notamment dans des conditions de météo défavorables. Les questions se rapportant à la détermination des responsabilités et des parties devant payer les dégâts occasionnés ont été au centre des débats. Toutes les parties s'accordent à dire que "le pollueur doit être le payeur". Les interventions ont montré que cela n'est pas aussi simple car dans certains cas le montant des dégâts dépasse de loin les capacités de l'armateur. Notons qu'à l'ouverture des travaux, le ministre de l'Energie te des Mines, M. Chakib Khelil, avait indiqué que des quantités importantes d'hydrocarbures, estimées à plusieurs centaines de milliers de tonnes, sont déversées accidentellement chaque année dans la Méditerranée. Il a estimé, par ailleurs, que l'enjeu est d'autant plus crucial que la Mare Nostrum, qui représente seulement 0,7% des mers du globe, supporte environ 30% du commerce maritime mondial et 22% du transport international de pétrole. Les risques d'accidents de navires transportant des hydrocarbures est notamment élevé dans la rive sud de la Méditerranée et la côte ouest africaine. Notons que les travaux du séminaire international sur la pollution marine par les hydrocarbures ont été ouverts, mercredi à Alger, en présence des représentants de 14 pays membres de l'Association des pays producteurs de pétrole africains (APPA), dont l'Algérie. Ce séminaire, organisé par le ministère de l'Energie et des Mines, en collaboration avec l'APPA, a pour objectif d'évaluer les dispositifs de prévention et d'intervention contre les risques d'accidents de pollution marine par les hydrocarbures et de rejets sur la rive sud de la Méditerranée et de la côte ouest africaine.