Une journée d'information sur le méga projet de la pénétrante autoroutière nord-sud a été organisée, hier, à Blida, en présence du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, et Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. L'occasion était de présenter le projet dans ses différentes dimensions : socio-économique, environnementale et touristique. Le projet de la pénétrante s'étend de la wilaya de Blida jusqu'à Ménéa, dans la wilaya de Ghardaïa, sur un linéaire de 1.013 km. M. Ghoul qualifie le projet de « défi majeur » compte tenu de sa complexité notamment au niveau du tronçon Chiffa-Berrouaghia sur la RN1. Ce tronçon occupera le gros du projet, selon le ministre. Il précise, à cet effet, que son département a instruit le consortium d'entreprises de réalisation de cette partie du projet qui est de 53 km, sans compter les échangeurs et évitements s'y imposant. D'un coût estimatif de l'ordre de 85 milliards DA pour un délai de réalisation de 36 mois, le projet a été confié à l'entreprise chinoise CSCEC. Des entreprises algériennes spécialisées dans la réalisation des ouvrages d'art, telles que Sapta et l'ENGOA, font également partie du consortium d'entreprises en charge de la réalisation. Le suivi et l'assistance à la maîtrise des ouvrages d'art seront assurés respectivement par les entreprises Saeti (Algérie), SNC Lavalin (Canada) et BET Dessau Soprane (Canada). Outre six tunnels prévus en différents endroits du nouveau tracé, une centaine d'ouvrages d'art, dont près de 25 ponts et viaducs, seront réalisés tout au long de cette section. Quelle est la part des entreprises nationales dans le projet ? A cette question, le ministre affirme qu'un contrat est conclu avec le groupe chinois et que la répartition des segments se fera au fur et à mesure. LE VADE-MECUM DE AMAR GHOUL Pour le ministre, « le plus important est d'acquérir le savoir-faire. Les entreprises nationales, publiques fussent-elles ou privées, sont aujourd'hui qualifiées et ont atteint des normes mondiales. Les bureaux d'études aussi », dira M. Ghoul. En termes d'encadrement, il cite le nombre de 5.000 cadres spécialistes en ouvrages d'art et plus de 100.000 manœuvres qualifiés, opérant dans différents projets. L'administration s'est, elle aussi, adaptée à l'exécution des projets, souligne encore le ministre. A ce propos, il affirme que pour les besoins du projet, les volets expropriation de terrains, transfert des réseaux de gaz et d'électricité sont d'ores et déjà pris en charge. Insistant sur l'axe Chiffa-Berrouaghia, le ministre reconnaît que « le projet est, certes, compliqué mais, avec la coordination et la cohérence entre différents intervenants, le défi sera relevé ». Le projet de la pénétrante nord-sud ne se termine pas à Ménéa puisqu'il se prolongera jusqu'à la frontière malienne, totalisant quelque 3.000 km, indique le ministre. Deux autres pénétrantes, est-sud et ouest-sud, figurent également dans le vade-mecum de Amar Ghoul. La première reliera Skikda et Djanet sur la RN3 et la seconde entre Oran et Adrar sur la RN6. De son côté, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M. Cherif Rahmani, soutient que les projets en question entrent dans le sillage du schéma directeur portant aménagement du territoire à horizon 2030. M. Rahmani souligne, au sujet de la pénétrante nord-sud, qu'elle reliera deux nouvelles villes, Boughezoul et Ménéa en l'occurrence, et « apportera une valeur ajoutée pour chaque région. Nous ne voulons rien laisser au hasard », a-t-il soutenu.