A ce jour, la production a atteint 16,42 millions de quintaux contre 14 millions de quintaux en 2011 et selon des prévisions, les producteurs tablent sur plus de 38 millions de quintaux pour 2012. Mais paradoxalement, malgré cette évolution, ce produit, tant affectionné par les Algériens, n'est pas disponible en grande quantité et est cédé à des prix hors de portée des petites et moyennes bourses. « Il y a, certes, un problème, mais il est momentané. Ce n'est nullement la faute aux producteurs, mais la hausse incombe aux perturbations climatiques exceptionnelles survenues au mois de février », explique le ministre de l'Agriculture et du Développement rural hier, Rachid Benaïssa, lors de la 13e réunion trimestrielle des contrats de performance des wilayas du secteur agricole à Alger. Ces perturbations climatiques, indique pour sa part, M. Abdelghaour, directeur des statistiques au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, ont, non seulement ralenti la production nationale de la pomme de terre, mais nous ont obligés à puiser, prématurément, dans nos stocks. « Ces stocks étaient réservés initialement pour la période creuse, à savoir les mois de mars et d'avril. Toutefois, à partir de la fin de ce mois, nous attendons une récolte conséquente qui fera baisser les prix », assure-t-il. Chose que confirme le directeur des services agricoles d'El Oued (premier producteur de pomme de terre sur le territoire national) qui annonce 4 millions de quintaux de pomme de terre pour le mois de mai. « Cela dit, il ne faut pas oublier que la hausse des prix de ce produit n'est pas due seulement à une baisse de la production ou aux perturbations climatiques, mais également à la liberté des prix pratiqués sur le marché », estime-t-il. Dans le même contexte, le ministre écarte l'éventualité d'une importation de la pomme de terre. « Pour l'heure, nous refusons l'importation pour trois raisons : l'importation n'améliorera pas les prix de la pomme de terre, cassera la production nationale et nous obligera à écouler sur le marché une marchandise stockée depuis plus de six mois », affirme-t-il. Outre la pomme de terre, il est attendu également, au cours de cette année, une hausse de la production d'autres produits agricoles, céréaliers notamment. 55 millions de quintaux en céréales (blé dur en premier lieu, suivi du blé tendre et de la sauge) sont attendus pour la campagne 2011/2012. « Les superficies emblavées ont atteint plus de 3,3 millions d'hectares. Des programmes de lutte contre les maladies ont été lancés ainsi que des opérations de fertilisation des terres. Si ces facteurs sont bien appliqués, nous aurons une excellente année céréalière », souligne le ministre. Les filières agrumes, dattes et oléicole ont connu une évolution dont les productions ont atteint respectivement les 9,3 millions de quintaux pour un objectif global au titre de 2012 de 10,1 millions de quintaux, 7,89 millions de quintaux pour un objectif global de 7,73 millions de quintaux et 3,92 millions de quintaux pour un objectif global de 4,62 millions de quintaux. « Pour l'oléiculture, il y a une progression de la production de l'olive de table et pour des raisons techniques, une baisse de 25% de l'olive de huile », révèle M. Abdelghaour en rappelant que la production oléicole a atteint les 6 millions de quintaux en 2011. Pour ce qui est de la filière lait, au cours du premier semestre de la présente campagne, la production de 1,43 milliard de litres de lait a été enregistrée pour un objectif global de 2,88 milliards de litres. Les viandes rouges et blanches ont atteint, respectivement 2,25 million de quintaux pour un objectif global de 3,79 millions de quintaux et 1,669 million de quintaux pour un objectif global de 3 millions de quintaux. « Grâce au programme du renouveau agricole et rural lancé en 2009, la valeur ajoutée du secteur agricole a augmenté. A 400 millions de dinars en 2001, elle a atteint les 1 000 milliards de dinars en 2010 », signale M. Abdelghaour tandis que le ministre de l'Agriculture fait savoir que la croissance agricole a atteint, durant les trois dernières années, 16,8% en termes de volume et 11,5% en termes de valeur.