Après des années d'attente, les créateurs poussent enfin un ouf de soulagement. Contactés par nos soins ceux-ci se disent contents et, surtout, soulagés suite à cette initiative qui leur assurera une protection sociale et leur permettra aussi de se consacrer pleinement à leur travail sans se soucier de leur avenir. Djamel Kaloun, auteur-compositeur-chanteur, affirme que jusqu'à présent, l'artiste est comme le maçon. Une fois qu'il arrête de travailler, il se retrouve au chômage, sans assurance aucune. « Beaucoup d'artistes ont fini leurs vieux jours dans le dénuement et l'indifférence. Certains sont même morts dans la déconsidération, parce qu'ils n'ont pas de statut qui les aurait protégés », soutient-il. Cela étant souligné, il reconnait que l'installation du conseil en question est une bouffée d'oxygène pour les artistes, parce qu'il les protège. « C'est une bonne initiative à saluer. J'espère qu'il y aura d'autres actions de ce genre au profit des artistes, comme cela se fait dans d'autres pays », ajoute-t-il. Même soulagement chez El Koubi, interprète du chant chaabi. Il pense, lui aussi, que la mise en place du conseil en question est une bonne initiative qui sert l'artiste et, par ricochet, l'art. « Il était temps de mettre en œuvre ce conseil qui mettra définitivement l'artiste à l'abri du besoin. En outre, la couverture sociale est aussi très importante à mes yeux, pour la simple raison qu'elle protègera l'artiste des aléas de la vie », indique-t-il. Pour étayer ses propos, il dira que par le passé, certains artistes n'avaient même pas le droit de rembourser les médicaments, parce que non affiliés. Il souligne, par ailleurs, que cette initiative est une reconnaissance effective de l'artiste. En ce qui concerne la mesure relative à la délivrance de la carte d'artiste, il précise que celle-ci aura à jouer dorénavant un rôle important, étant donné qu'elle tiendra compte des critères qui présideront à la sélection des artistes pour bénéficier de cette carte. Cela contribuera, observera-t-il, à l'assainissement de la scène artistique nationale, parce que la carte d'artiste ne sera attribuée qu'à celui qui la mérite, car n'est pas artiste qui veut. Omar Meradi, parolier et musicien, soutient que la concrétisation dudit conseil n'est que justice, surtout que les artistes réclament depuis longtemps l'installation d'un organisme qui leur permettra de mieux travailler et d'être à l'abri de toute mauvaise surprise. Pour lui, la décision prise par le ministère de la Culture traduit la volonté des autorités quant à la prise en charge de cette catégorie de personne. « On souhaite d'autres bonnes initiatives pour nous permettre de produire de la culture, car un peuple sans culture est un peuple mort », dit-il. UN GRAND PAS VERS LA RECONNAISSANCE DE L'ARTISTE Arezki Larbi, artiste-peintre, abonde, lui aussi, dans le même sens. Il estime que la mise sur pied de ce conseil est un grand pas vers la reconnaissance de l'artiste, car cette mesure réglera beaucoup de problèmes sociaux auxquels les artistes sont confrontés. A ses yeux, les artistes sont soulagés de savoir qu'ils ont une couverture sociale et qu'en conséquence, ils bénéficieront d'une retraite. « Ce n'est pas encore le statut de l'artiste, mais c'est une très bonne chose, surtout que ce conseil est composé de personnes intègres qui connaissent bien ce que l'art veut dire », fait-il remarquer. Comme eux, l'ensemble des artistes saluent la naissance de ce conseil qui protègera davantage les gens de la culture. Abdelkader Bendameche, président du même conseil, estime, lui, qu'en tant qu'artiste on a beaucoup attendu l'installation de ce conseil qui désormais définira l'existence juridique de l'artiste et son rôle au sein de la société. « Après la mise sur pied de ce conseil, ce n'est pas le premier venu qui bénéficiera de la carte d'artiste et de la couverture sociale », explique-t-il, annonçant la création prochaine d'un fichier national d'artistes. Le Conseil national des arts et des lettres, pour rappel, proposera en particulier une politique d'accompagnement des intérêts socioprofessionnels des artistes auxquels il sera délivré la carte d'artiste et veillera de ce fait à leur promotion sociale. La ministre de la Culture a instruit ses responsables, lors de la cérémonie d'installation de ce dernier, d'installer rapidement les deux commissions nationales permanentes qui se chargeront de la définition des critères de reconnaissance de la qualité de l'artiste et de la constitution d'un fichier national des artistes. Elle a, en outre, précisé que ce conseil veillera à la protection morale et sociale de l'artiste et participera par ses avis, recommandations et propositions à la définition des éléments de la politique qui vise à promouvoir les intérêts socioprofessionnelles des artistes.