Les ingénieurs inscrits, pour l'année universitaire 2011/2012, en Master2 au niveau de la faculté agrovétérinaire et biologie, ont eu la mauvaise surprise cette semaine d'apprendre qu'ils n'ont pas le droit de consulter ou d'emprunter des ouvrages au niveau de la bibliothèque centrale de l'université. Et pour cause : les responsables de cette dernière n'ont pas voulu leur renouveler les cartes d'accès, prétextant un dépassement des délais. « Selon l'option, nous n'avons reçu nos cartes d'étudiants et de bibliothèque et nos certificats de scolarité qu'à partir du mois de février. Les réunions des commissions pour l'étude des dossiers ont eu lieu en décembre. Par la suite, le personnel administratif de l'université a entamé un mouvement de protestation qui a duré plusieurs semaines. Tous ces facteurs ont retardé la délivrance des papiers. Nous avons attendu longtemps pour pouvoir entamer les autres démarches, notamment celle de l'octroi de la bourse et le renouvellement des cartes de la bibliothèque. Mais une fois au niveau de la bibliothèque centrale, les responsables nous ont clairement déclaré que nous n'y avons aucun droit. Sauf celui d'utiliser la bibliothèque comme salle d'études », raconte Mohamed. Hamida renchérit et précise qu'ils n'ont pas le droit de consulter ou d'emprunter des ouvrages. « Les ingénieurs inscrits en Master 2 préparent des mémoires de fin d'études. Ils ont besoin de documentation pour leur travail. C'est vrai qu'ils peuvent utiliser celle de leurs départements respectifs, mais au niveau de la bibliothèque centrale, il y a beaucoup d'ouvrages et de livres intéressants. Ils ont même des abonnements chez des sites scientifiques payants comme Direct Sciences. Malheureusement, nous ne pouvons pas en profiter, alors que c'est notre droit le plus légitime. Il (notre interlocutrice a tenu à ce que l'identité du responsable ne soit pas divulguée) m'a soutenu que je ne pouvais pas emprunter des livres, ni utiliser la salle d'Internet », poursuit-elle. Hamida et Mohamed ne sont pas les seuls à être éconduits par ce responsable. Ils sont environ cent étudiants à se trouver dans cette situation. « On ne peut même pas accéder à d'autres bibliothèques au niveau des autres universités. C'est inadmissible », tonne une étudiante inscrite en Master 2, option biotechnologie des plantes aromatiques, médicinales et produits naturels. Voulant confirmer cette information, nous nous sommes présentés au niveau de cette bibliothèque comme étant étudiant. Le responsable en question nous dit : « Les délais de renouvellement des cartes sont dépassés depuis plus de quatre mois. Au mois de décembre, nous avons fait exception en acceptant les attestations d'inscription. Désormais, ce n'est plus le cas. Vous n'avez pas droit à des emprunts », dira-t-il. Voulant lui expliquer que c'est l'administration qui est à l'origine du retard, il nous répondra, d'une façon assez brutale, que « la bibliothèque ne prend pas en charge les retards et le laisser-aller des administrations ». Un étudiant, entendant, ce discours, lui demande : « Dans ce cas, est-ce l'étudiant qui doit payer pour ces retards ? ». Voulant avoir plus de précisons auprès du directeur de la bibliothèque, ce dernier était, selon sa secrétaire, « absent ».