Seulement 20 produits industriels sont actuellement au menu des négociations entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) sur la révision du calendrier du démantèlement tarifaire, dans le cadre de l'accord d'association signé par les deux parties en 2002, a-t-on appris hier auprès de la délégation de l'Union en Algérie. Les discussions, qui concernaient initialement 1.740 produits industriels, « seront achevées avant le scrutin du 10 mai », a affirmé à l'APS une source proche de la délégation. « Ça a été un gros travail (...) aujourd'hui nous sommes vraiment proches d'un accord final », a-t-on ajouté. La dernière session de négociations sur le démantèlement tarifaire, tenue février dernier à Alger, a été qualifiée de « productive » par le ministère algérien des Affaires étrangères qui avait prévu l'arrivée imminente à un « compromis acceptable dans le cadre d'un accord global final ». L'Algérie défend une liste de 1.740 produits, notamment de la sidérurgie, du textile, de l'électronique, et des produits de l'industrie de l'automobile, qu'elle veut faire épargner du démantèlement tarifaire. Pour le volet agricole, les deux parties sont déjà parvenues à un accord sur 36 contingents agricoles à l'importation en Algérie bénéficiant de franchise de douanes, dont certains seront désormais supprimés et d'autres réaménagés. L'accord d'association Algérie-UE, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, prévoit le démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l'importation en Algérie, dont l'une serait complètement démantelée en 2012 et la deuxième en 2017. Fin 2010, l'Algérie avait demandé de reporter à 2020 ce démantèlement, en se référant à une clause de l'accord lui donnant la possibilité de décaler de trois années la mise en place de la zone de libre échange algéro-européenne afin de protéger son économie, déjà affectée par des échanges commerciaux déséquilibrés avec cet espace commercial. Depuis septembre 2010, date du gel du démantèlement, l'Algérie a réalisé un « gain » de 11,3 milliards DA (152 millions de dollars) en droits de douanes, selon une simulation faite par les Douanes algériennes. Les importations algériennes de l'UE, bénéficiant des avantages de l'accord d'association, ont augmenté de 22,2% en 2011, passant de 9,87 milliards de dollars en 2010 à 12 milliards de dollars en 2011. Les importations globales provenant de l'UE, représentant plus de 52% des importations globales de l'Algérie (46,45 milliards usd en 2011), ont, quant à elles, atteint 24,21 milliards usd l'année dernière contre 20,70 milliards usd en 2010, soit une hausse de près de 17%.