Alors que l'Algérie défend une liste de 1.740 produits, notamment de la sidérurgie, du textile, de l'électronique, et des produits de l'industrie de l'automobile, qu'elle veut faire épargner du démantèlement tarifaire, la délégation de l'Union européenne fait savoir que seulement 20 de ces produits industriels sont actuellement au menu des négociations entre l'Algérie et l'Union européenne (UE). Mieux encore, les mêmes sources indiquent que ces discussions, qui concernaient initialement 1.740 produits industriels, "seront achevées avant le scrutin du 10 mai. ça été un gros travail (...) aujourd'hui nous sommes vraiment proches d'un accord final", ajoutent les mêmes sources. Il faut savoir que ces négociations relatives à la révision du calendrier du démantèlement tarifaire, rentrent dans le cadre de l'accord d'association signé par les deux parties en 2002, selon la délégation de l'Union européenne en Algérie. Faut-il aussi remarquer que certains experts évaluent le manque à gagner de l'Algérie depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'UE en 2005 à quelque 2,5 milliards de dollars annuellement. Par ailleurs, il est important de rappeler qu'en septembre 2010, l'Algérie avait demandé de reporter le démantèlement tarifaire prévu par l'accord d'association signé entre les deux parties en 2001 et entré en vigueur en 2005, en vertu d'une clause de l'accord qui lui donne la possibilité de décaler de trois années la mise en place de la zone de libre-échange algéro-européenne afin de protéger son économie, déjà affectée par des échanges commerciaux déséquilibrés avec cet espace. L'accord d'association Algérie-UE, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, prévoit le démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l'importation en Algérie, dont l'une serait complètement démantelée en 2012 et la deuxième en 2017. Plusieurs rounds de négociations sur le démantèlement tarifaire dans le cadre de l'accord d'association Algérie-UE, se sont tenus à Bruxelles et à Alger. Durant le dernier round, qui a eu lieu le 16 février dernier à Alger, les deux parties ont convenu de se rencontrer pour un nouveau round. L'Algérie souhaite voir l'accord sur le démantèlement tarifaire signé le plus tôt possible avec l'UE, avait déclaré tout récemment le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à l'issue d'une séance de travail tenue à Alger avec son homologue norvégien Jonas Gahr Store. Selon des sources proches du dossier, l'accord pourrait être signé durant le premier trimestre de l'année en cours. "Nous aurions souhaité arriver à un accord avant la fin de 2011 mais il ne nous reste que des petits détails à régler et je peux vous dire que la conclusion d'un accord final ne va pas tarder à venir", avait déclaré dernièrement à la presse le ministre du Commerce Mustapha Benbada. "Je pense qu'on pourrait arriver à un accord durant le premier trimestre de l'année, car nos divergences ont été nettement réduites", avait-il souligné. La dernière session de négociations sur le démantèlement tarifaire, tenue février dernier à Alger, a été qualifiée de "productive" par le ministère algérien des Affaires étrangères qui avait prévu l'arrivée imminente à un "compromis acceptable dans le cadre d'un accord global final''. Et c'est donc la raison pour laquelle on croit bien que ces négociations trouvent solution d'ici à la fin du mois de mai comme annoncée par la délégation de l'Union. Pour revenir aux négociations et concernant le volet agricole, les deux parties sont déjà parvenues à un accord sur 36 contingents agricoles à l'importation en Algérie bénéficiant de franchise de douanes, dont certains seront désormais supprimés et d'autres réaménagés. Les importations algériennes de l'UE, bénéficiant des avantages de l'accord d'association, ont augmenté de 22,2% en 2011, passant de 9,87 milliards de dollars en 2010 à 12 milliards de dollars en 2011. Les importations globales provenant de l'UE, représentant plus de 52% des importations globales de l'Algérie (46,45 milliards usd en 2011), ont, quant à elles, atteint 24,21 milliards usd l'année dernière contre 20,70 milliards usd en 2010, soit une hausse de près de 17%.